Dix lunes

22 octobre 2013

Sauvons les commentaires !

 

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Comme le message précédent l'annonçait, le blog a déménagé vers de nouveaux horizons sans publicité.

Je vois encore pas mal de passage ici, alors précisons :
-  tous les billets ont été transférés 
- vous pouvez vous abonner à une newsletter ou au flux RSS pour suivre les publications sur le nouveau site.

Et je m'autorise à demander un coup de main.  Ya pas moyen de déménager les commentaires, faudrait copier-coller chacun d'eux, ce serait un énorme boulot.

Mais on peut mettre en lien sous chaque billet la page de commentaires respectifs, comme ici par exemple.  Il y a 417 billets à mettre en lien, toute seule, ça va être -très !- long, mais si chacun en faisait un...
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13 octobre 2013

Ca déménage !!

 

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Le blog se faisait un peu silencieux ces derniers temps. Les batailles à mener sont nombreuses et il m'est difficile d'être présente à la fois sur le "terrain" et ici.

Mais surtout, un grand départ se préparait. La fréquentation du blog étant devenue suffisamment attractive pour les publicitaires, vous déploriez de plus en plus souvent son envahissement ( invisible à mes yeux... les pubs n'apparaissent pas sur mon écran).

Il était temps de changer pour une nouvelle adresse sans publicité et donc (un peu) payante en échange de ma liberté.

Ca valait le coup.

Et oui, maintenant, c'est un nom de domaine qui claque !

Rendez vous sur http://10lunes.com/  

 

PS : seul regret, impossible d'importer les plus de 6000 commentaires enregistrés ici. Je compte sur vous pour enrichir le nouveau site et ses 417  (!) billets rapatriés de vos nombreuses et salutaires réflexions.

 

 

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03 octobre 2013

Solitude

 

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Mardi soir, j'ai voulu jeter un œil sur Babyboom. Pas téméraire, j'allume la télé sans m'installer devant; juste un fond sonore accompagnant mes dernières occupations de la journée. Je vaque d'une pièce à l'autre, m'éloigne et perds le fil, me rapproche et entends une femme s'effondrer à l'annonce de la mort de son bébé - c'est bon pour l'audimat ça coco - puis les remarques à haute teneur philosophique -la vie, la mort, tout ça - d'un membre de l'équipe.

Besoin d'une pause. 

Un peu plus tard, je recroise mon écran. Une femme est seule dans une salle qui n'a de nature que le nom - qualificatif initié par la rédaction ? Elle gémit, pleure, se tord. Elle est seule, très seule.
Toute seule ? A un détail près, l'objectif de la caméra qui nous rend complices et voyeurs. Nous sommes des milliers à contempler son immense solitude. 

Besoin d'une pause. 

Je reviens ; son homme est avec elle, visiblement démuni devant sa détresse.

Besoin d'une pause. 

C'est le moment du changement d'équipe. L'une des sages–femmes explique à la relève que cette femme est là depuis le matin (il est 20 heures) qu'elle espère une péridurale depuis trois heures mais que des urgences ont retenu l'anesthésiste. L'anesthésiste oui, mais d'autres semblaient disponibles ? C'est en tout cas ce que laissent penser les indiscrètes caméras. Pourtant, personne n'a été présent aux cotés de cette femme pour la soutenir, la rassurer, l'accompagner… (ou ces images n'ont pas été retenues au montage ? *)

Coup de sonnette ; une sage-femme prenant la garde va voir. Nous voilà à nouveau dans la salle "nature". L'attitude de la mère fait clairement penser qu'elle est en fin de travail. La sage-femme l'examine, confirme l'imminence de la naissance.

Une femme sur le point de mettre son enfant au monde, une sage-femme. On espère un instant que la situation va s'adoucir, que la présence chaleureuse de l'une va apaiser l'autre, lui permettre de vivre une fin d'accouchement plus sereine, quelque chose de doux et d'humain qui viendrait compenser la solitude des heures précédentes.

Pas du tout.

Tout s'enchaîne ;  allongée,  jambes dans les étriers, poussée bloquée. Aucun mot de réconfort.  La compassion de la sage-femme se résume à cette annonce "Vous allez avoir très très très mal mais ce sera bientôt fini".

En moins de vingt minutes, le bébé naît. Les cris qui ont accompagné sa naissance sont bien des cris de douleurs, ceux d'une femme enfermée dans sa solitude, entre une sage-femme induisant plus de souffrance encore par ses paroles négatives, une auxiliaire tentant quelques mots d'accompagnement et s'affairant à rabattre le drap pour préserver sa pudeur** et un homme perdu devant l'épreuve que traverse celle qu'il aime.

Des gestes, de la technique, du savoir faire… mais quel savoir être ?
Une naissance déshumanisée.

Pause définitive.

 

NB: après la naissance, le père essuie ses larmes et s'éloigne un peu, tournant dans la salle pour cacher son émotion. La caméra le suit pas à pas, sans plan de coupe. Les autres cadres sont fixes et l'on pourrait croire que les monteurs visionnent les images plus tard. La caméra suivant le père prouve que quelqu'un est bien là, partageant l'intimité de la naissance en direct, tout en se faisant totalement oublier du fait de son invisibilité.



*pour avoir décortiqué certaines mises en scène de la première saison... je reste prudente.

** pas de souci, la télé veille. Lorsque la jeune femme s'agite au point de dévoiler un coin de fesse, il est pudiquement flouté par la prod.

 

 

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01 octobre 2013

S'affirmer

 

portrait langue tirée

Ils viennent en famille pour la consultation du sixième mois. Leur petite fille de 18 mois les accompagne. Une toute  mignonne brunette avec qui je tente de faire connaissance.

Elle prend peu à peu ses marques, s'autorise à lâcher la main de des parents, accepte de s'intéresser aux jouets que je lui tends.
Son regard est malicieux et… fuyant. Annoncée par ses parents comme  "la dame qui s'occupe du bébé", me voilà désignée responsable de l'irruption prochaine d'un concurrent. Toutes mes tentatives d'approche échouent lamentablement. Elle ne me voit pas, ne m'entend pas. Bref, je n'existe pas.

La consultation se poursuit. Elle est calme, s'amuse avec les jouets, explore la salle.

Vient le temps de l'examen clinique. Poids, tension, palpation, hauteur utérine, bruits du cœur. Le petit se manifeste et ses mouvements sont bien perceptibles. Les parents commentent cette agitation, s'amusent et s'émeuvent de sentir leur enfant répondre à leurs appels, se demandent si leur fille pourrait aussi le percevoir.
La grande sœur est un peu plus loin, occupée avec une poupée. Je l'invite à venir "dire bonjour au bébé".

Tout d'un coup, je ne suis plus transparente et elle n'est plus mutique.
Bien campée sur ses deux jambes, elle me lance un regard de braise et clame sa réponse.
NON !

Voilà qui est clair.

 

Je déstocke ce petit intermède léger. Pas le temps d'écrire en ces temps de mobilisation autour de l'AAD qui s'organise du côté des professionnels comme du côté des parents. 
- une petite vidéo à faire tourner
- et un blog militant

A suivre

 

Illustration

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23 septembre 2013

Privée de MG !

 

caducee_feu

Avant, j'avais un médecin traitant.

LE médecin de famille. Celui avec plein de dessins d'enfants, faire-part de naissance, voeux et autres cartes postales punaisés dans son bureau, celui qui a calmé mes angoisses devant des symptômes inconnus et évité la grosse et couteuse batterie d'examens complémentaires, celui qui m'a dispensée de courir aux urgences quand un de mes enfants s'était fait bien mal à l'école, celui qui s'est déplacé un soir jusqu'à mon lit parce que je souffrais au point de ne plus pouvoir en sortir, celui qui a dépisté la myopie de mon cadet en profitant d'un certificat pour le judo, celui qui notait sur sa fiche les caractéristiques d'un grain de beauté pour le surveiller l'année prochaine... 

Sa salle d'attente permettait de se tenir au courant de l'actualité d'il y a deux ans et parfois on attendait longtemps parce qu'il était retardé par une visite en urgence ou qu'un beaucoup plus mal en point passait en priorité. 

Il bossait seul, épaulé par une secrétaire un peu bougon tentant de faire barrage quand le carnet de rendez-vous débordait trop.

Je l'aimais bien. Et puis un jour pfff, envolé le médecin, parti sans prévenir... Burn out s'est-il murmuré dans les chaumières. Il semble qu'il n'avait trouvé personne pour alléger sa tâche.

Difficile de retrouver un médecin traitant, les autres exemplaires alentours étaient eux aussi bien débordés.
C'est finalement celle dont j'avais pris soin quelques années plus tôt, quand elle était à la fois interne et jeune maman, qui a bien voulu m'accueillir. 

J'ai bien failli être privée de MG.

Alors, je soutiens leurs propositions.

 

 

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