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Dix lunes
10 septembre 2009

Circulez

Elle s’est rendue à la maternité pour une visite de terme dépassé.
Quelques contractions se sont installées discrètement. Rien de suffisamment présent pour l’aider à anticiper la suite des événements. Allongée, monitoring branché au ventre, elle est en train de discuter avec son homme de la meilleure façon d’occuper cette journée une fois la consultation terminée.

A l’examen, il s’avère cependant que les contractions font leur effet et que le col commence à se dilater.
L’annonce «ce sera pour aujourd’hui» la plonge dans un abime d’incrédulité.

Mais ce qui nourrit ma propre perplexité lors de son récit, c’est la petite phrase adressée au père juste après cette annonce « rentrez chez vous manger, et revenez ensuite, pour le moment il n’y a rien à voir»

Comme si la naissance n'était qu'un spectacle.
Comme si un père venait simplement s’assurer que l’enfant est issu du ventre de sa compagne.
Comme si enfin, comme si surtout, un homme et une femme n’avaient rien à partager dans ces derniers moments à deux avant l’émergence du tiers.

La parole médicale apparait trop souvent incontestable. Le père a obtempéré.

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9 septembre 2009

Pour quelques euros de plus

Eric Woerth nous explique doctement : "Quand on augmente d'un euro le forfait hospitalier, on fait rentrer 80 millions dans les caisses de la Sécurité sociale".
Le gouvernement lance comme ballon d’essai une augmentation de 25 % du forfait hospitalier. Il lui restera ensuite à mesurer la virulence des réactions indignées pour ajuster le tir et annoncer avec une feinte générosité une majoration inférieure au taux initial.

Je me permets de suggérer à nos dirigeants une autre piste pour réaliser quelques économies : faire connaitre la possibilité d’être suivie par une sage-femme pendant la grossesse. En effet, le tarif des consultations est de 19 € pour une sage-femme, 22 € pour un médecin généraliste et 28 € pour un médecin spécialiste (si l'on se réfère aux tarifs conventionnels).

Je ne défends pas un accaparement hégémonique du suivi de grossesse par les sages-femmes. Pouvoir faire appel aux autres praticiens compétents dans la prise en charge de la pathologie est essentiel.

Mais, pour une grossesse basique, chez une femme basique - ce qui, vous me l’accorderez, arrive fréquemment - le suivi de grossesse par une sage-femme est à la fois moins couteux et tout aussi performant. S’ajoute à cela l’accompagnement apaisé, donc apaisant, d’un professionnel dont l’exercice est dédié à la physiologie.

Aussi, lorsque la grossesse se passe bien, une femme enceinte devrait être informée de l’ensemble des possibilités de suivi et pouvoir se tourner vers le praticien qui lui convient, qu’il s’agisse de son médecin traitant, son gynécologue, son obstétricien… ou sa sage-femme !

Chaque consultation assurée par une sage-femme permet d’économiser entre 3 et 9 €. Ce qui, rapporté aux 7 consultations habituelles de la grossesse pourrait représenter quelques millions d’euros en plus dans les caisses de la sécurité sociale, avec la même de qualité de soin et sans augmentation de la participation des assurées.

Elle est pas belle la vie ?

Alors à quand une petite campagne médiatique  pour  informer les femmes de cette possibilité : Vous pouvez vous adressez à une sage-femme pour le suivi de votre grossesse.

PS pour les esprits chagrins : il ne s’agit en aucun cas d’un suivi au rabais. Le dépistage de situations pathologiques et l’orientation vers d’autres praticiens est totalement de la compétence des sages-femmes.

8 septembre 2009

Adaptation

Elle revient pour sa consultation postnatale. Elle est pimpante, toute de rouge vêtue.
Au rituel « comment allez-vous ? » elle répond que tout va pour le mieux. Une ombre cependant, elle reprend le travail dans quelques jours et doit laisser son bébé en garde. Il y est d’ailleurs en ce moment car elle fait une «adaptation progressive».*

Mais ces premières séparations lui sont difficiles.
Elle décompte les heures, plus que deux, plus qu’une, tourne en rond sans savoir comment occuper son temps et n’a qu’une seule hâte, le retrouver…

Dans un éclat de rire, elle concède «je crois que l’adaptation progressive, ce n’est pas pour lui, c’est pour moi !»

*Courtes périodes répétées chez l’assistante maternelle qui permettent à l’enfant d’apprendre à la connaitre.

7 septembre 2009

Suivez le guide

"L’odyssée de la vie"*, documentaire annoncé à grand renfort de communication sur la prouesse technique et le réalisme de la réalisation 3D n'a pas su me séduire.

Si la première partie concernant l’embryogénèse était effectivement spectaculaire, je suis ensuite restée perplexe devant cet angélique enfant pataugeant dans un vaste bain de liquide amniotique.

Puis je me suis interrogée sur la nécessité médicale imposant à cette jeune femme hospitalisée pour menace d’accouchement prématuré de passer quasi instantanément d'une perfusion pour stopper les contractions à une autre pour les provoquer.

Et je me suis étranglée en entendant Niels Tavernier, lors d’une émission de radio, répondre à une auditrice qui déplorait le peu de visibilité des sages-femmes dans son film  - soulignant combien leur accompagnement lui avait été essentiel  - qu’elles étaient au contraire bien présentes «puisque c’était une sage-femme qui faisait la visite de la maternité».

*première diffusion  en 2005

6 septembre 2009

Alerte sanitaire

"La fromagerie Germain procède au retrait de la vente d’un lot de fromage Epoisses au lait pasteurisé, après un contrôle en magasin ayant mis en évidence la présence d’une bactérie Listéria".*

Fait remarquable dans ce communiqué, le fromage contaminé est un produit pasteurisé.

«Pas de fromage au lait cru» est pourtant l’une des multiples recommandations qu’une femme enceinte se doit de suivre pour démontrer son attachement à être une «bonne» mère. L'avertissement sera assorti d'un autre conseil -«consommez des produits laitiers»- qu’il faudra donc choisir pasteurisés.

Cette récente alerte confirme, s'il en était besoin, que l'affirmation sans appel, lait cru/danger - lait pasteurisé /sécurité, devrait être nuancée.

Nos positions  se présentent souvent comme incontestables. « Je vous interdis ceci et vous impose cela mais c’est pour votre bien et celui de votre enfant »; quotidiennement, les professionnels de santé jouent les despotes au grand cœur.

Mais ce manque de nuance du discours médical doit-il être mis sur le compte de la préoccupation sanitaire ou de l’irréprochabilité médico-légale ?


*Suite du communiqué : Il s’agit du lot 174 identifié par le numéro d’estampille sanitaire FR 52 092 01 CE, dont les dates limites d’utilisation sont le 24, 26, 28, 29, et 31 août.

Ces produits sont commercialisés sous plusieurs marques : Chalancey, Germain, Auchan, Lincet, Patrimoine, Gourmand et Nos régions ont du Talent. Ils sont susceptibles de se trouver dans toute la France et toutes les enseignes, fait savoir la société. Les consommateurs doivent bien entendu s’abstenir de les manger et les rapporter au point de vente.

La listériose est non seulement une maladie qui peut être très grave, notamment chez les sujets fragiles - femmes enceintes, personnes immuno-déprimées et personnes âgées – mais la durée d’incubation peut aller jusqu’à 8 semaines ce qui ne peut que compliquer le diagnostic en cas d’apparition des symptômes tels que la fièvre éventuellement accompagnée de maux de tête.

Un numéro spécial - le 0800.35.29.19.- a été mis en place par la fromagerie. »

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5 septembre 2009

Cartographie

Elle est à genou au fond d’une grande baignoire circulaire. C’est maintenant la fin du travail et l'envie de pousser s'impose doucement.  Elle commence par de petites expirations puis son souffle se fait plus insistant.
Elle ressent le besoin de changer de position et vient s’installer entre les jambes de son compagnon, lui même appuyé sur le bord du bassin. Les bras de son homme l’entourent et la soutiennent.
La tête de son enfant, presque lisse, sans cheveux, commence à apparaitre. Elle cherche à la toucher mais l’émotion, la chaleur de l’eau, la légère insensibilité des tissus dus à leur tension font qu’elle ne s’y retrouve pas. Elle gémit « je ne sais pas où il est ? »
Alors son compagnon prend sa main dans la sienne et, la posant alternativement sur son sexe dilaté et le crane de l’enfant, murmure à son oreille avec une immense douceur « là c’est toi » « là c’est le bébé ».

4 septembre 2009

Errance urbaine

Vendredi. Je suis d’astreinte ce week-end pour tout le secteur. La maternité me demande de passer voir un bébé qui a été ré-hospitalisé pour ictère et perte de poids. Il sort samedi à condition que je passe le voir le lendemain… Je note l’adresse et peste intérieurement, c’est loin !

Samedi. Vérification du trajet sur le net : voie express, sortie X, à gauche rue A, à gauche rue B, à droite rue C, facile ! J’appelle les parents pour leur indiquer mon heure de passage le lendemain dès 9 h, un peu matinale pour un dimanche mais j’ai plusieurs visites à faire.

Dimanche. La voie express défile et je m’inquiète d’arriver en avance, ce ne serait pas très courtois.
Sortie de la voie express, un rond-point,  à gauche, je suis dans l’avenue A, à quelques kilomètres de leur domicile - Je vais vraiment arriver trop tôt ;  pourvu que j’ai un bouquin dans mon sac pour patienter un peu  -  Je poursuis ma route en cherchant la rue B, toujours à gauche, qui ne devrait pas tarder. Mais ? ! Confiante, je suis allée trop loin et ne suis plus dans la A.  Il faudrait faire demi-tour.  Quelques voitures me dépassent à vive allure en profitant du peu de circulation matinale. Ces bolides et les chicanes du couloir de bus compliquent les manœuvres et m’imposent de poursuivre jusqu’au prochain rond point pour repartir en sens inverse…

Je cherche toujours la rue B et roule trop doucement. Un grand coup de klaxon me fait sursauter. Au hasard,  je tourne à droite, pensant ne plus être très loin du but. Il est 9 h, bonne nouvelle,  je ne serai pas en avance !  Ma quête de la rue B reste infructueuse et je finis par me ranger sur le coté. Je déplie le plan, tente de me repérer puis de mémoriser le trajet à faire. A la prochaine à droite je tournerai  dans la rue E qui me ramènera vers la B. Je repars, confiante. A tort. Je tourne à droite comme prévu et nouvelle surprise, je suis dans la rue F ! C'est alors que me revient le souvenir d'une errance dans ce même quartier il y a quelques mois - les plans, sur le net comme sur le papier, sont erronés. 

Après de longues minutes de recherche et quelques autres demi-tours hasardeux, je trouve enfin la rue C … que j’ai commencé par manquer car il ne s'agit pas vraiment d'une rue mais plutôt d'un immense parking entourant un groupe d’immeubles.

Je suis dans la place. Je roule au ralenti en cherchant le numéro 7. Les yeux rivés aux façades des immeubles, j’évite de justesse une voiture en train de manœuvrer. Je ne trouve que des numéros pairs !

Un peu plus loin, un autre parking entourant d’autres immeubles. Les nombres impairs doivent être là.  Mais je ne vois pas comment y accéder en voiture. Qu’à cela ne tienne, il est bientôt 9h30, et mon retard s'accroit. Je prends tout mon matériel sous le bras et traverse le terre-plein à pied. J’arrive au pied de la première tour, c’est la 43, la suivante est la 45 !

Je me résigne à appeler les parents pour demander leur aide; cela fait 10 minutes que j’erre dans ce parking. En sortant la fiche pour composer leur téléphone, je relis l’adresse, immeuble 16, 7ème étage ! Quelle idiote ! J’ai inversé les deux chiffres.  J'ai bien vu le bâtiment 16, situé à l’autre bout du premier parking. Je ne reprends pas la voiture, il serait encore plus long de manœuvrer et de trouver une place. Je me dépêche.

Enfin l’immeuble, la porte, l’ascenseur. Je l’appelle… il met un temps infini à descendre  (les étages sont nombreux). J’entre, cherche le bouton 7… il n'existe pas !  je ne vois que des nombres pairs. Il y avait deux ascenseurs dans le hall d'entrée, je ressors. Gagné, sur le mur un panneau, que je n’avais évidemment pas vu, indique au dessus de chaque cabine «étages pairs» «étages impairs». Le second ascenseur arrive avec une auguste lenteur, la porte s’ouvre, j’entre et je peux enfin appuyer sur le bouton 7.

7ème étage, une enfilade de porte.  Aucun nom mais des chiffres notés sur les chambranles.  Je dois aller au 76. En sortant de la cabine, je trouve successivement les  portes 79, 78, 77, rien n’est noté sur la porte suivante. Logiquement c’est la bonne ! Pas de sonnette, je frappe.  Pas de réponse ; se seraient-ils lassés de m’attendre ?
Un doute quand même, la poignée n’est pas la même que dans le reste du couloir. Je tente de la tourner, bingo, j’ai trouvé l’escalier ! La porte 76 est un mètre plus loin. Je frappe, on m’ouvre !

Enfin.

Ils sont d’une gentillesse exquise.  Je m’excuse pour mon arrivée tardive. Ils ont les yeux cernés. Le petit leur a fait passer une mauvaise nuit. On s’installe, on discute, j’examine le bébé, le pèse.  Tout va bien, il a repris du poids, est bien tonique. Je rassure.
Comme il cherche à téter, je propose de le mettre au sein et aide la mère à s’installer. Le père, très gentiment, offre de me préparer un café. Je décline, je ne veux pas abuser. J’ai honte de mon retard et du sommeil dont je les ai privés.  La tétée se termine, je vais  prendre congé et leur souhaite une journée reposante.

Avec un immense sourire, le papa répond "oui, c’est vrai, c’est dur en ce moment, je fais ramadan"

Je les ai fait lever trop tôt. Ils sont fatigués, la journée s'annonce très chaude, c’est le matin et rien ne doit toucher ses lèvres avant la nuit et il m’a malgré tout proposé un café !

Il insiste pour que je prenne un gâteau.

Exquis, c’est le mot qui convient.

3 septembre 2009

Agenda

Il commence par expliquer qu’il est un homme très important et donc très occupé. Son planning est plus que chargé et il a libéré une journée afin d'être présent à l’accouchement.
C'est donc son agenda qui impose le déclenchement et détermine sa date.

Dès l’accueil, la sage-femme perçoit les réticences de la future mère. Mais de quel droit s’immiscer dans un choix qui appartient au couple ? Il n’y a pas de contre-indications médicales et le terme est suffisamment proche. Refuser l’intervention serait une prise de pouvoir toute aussi inacceptable que celle que cet homme exerce sur sa compagne. Que dire sans abuser de la position de soignant ?

Elle sonde doucement le terrain, tend quelques perches et profite de ses explications sur les modalités du déclenchement pour demander à la mère si elle s'y sent prête.
Sa réponse évasive vient enfin interpeler son compagnon : «Tu veux qu’on attende un peu ma chérie» ?
Soulagée, elle acquiesce avec enthousiasme.

La sage-femme se sermonne intérieurement pour son jugement aussi hâtif que négatif.
Mais il ajoute : «pas de problème, on va se donner un petit quart d’heure»

2 septembre 2009

Préhistoire

Service de gynécologie, au cœur d’un vieil hôpital fatigué. Une toute jeune fille y est hospitalisée en chambre collective pour une infection gynécologique. La pièce s’étire d’une fenêtre à l’autre. Quatre lits sont alignés, séparés d’à peine plus que la largeur d’une table de nuit. Aucune intimité n’est possible.

C’est la grande visite. Derrière le chef de service, des membres de l'équipe soignante - "surveillante", sage-femme de l’étage et infirmière de jour - mais surtout le cortège des étudiants en médecine, élèves infirmières et futures sages-femmes.

Nous nous entassons dans la chambre. Comme de coutume, chaque cas est exposé au chef de service par l’un des étudiants. La chambre commune ne laisse aucune patiente ignorante de la pathologie des voisines ; respecter le secret médical n’est pas encore une préoccupation.

Vient le tour de l’adolescente. Elle est jeune, diaphane, assortie au blanc rêche de ses draps.
Outre ses trois voisines de chambre, nous sommes bien une vingtaine, hommes et femmes, entourant son lit.
Après la présentation de son dossier, le médecin l'informe qu'il va l’examiner pour confirmer le diagnostic. Sans autres explications, il écarte le drap,  empoigne ses chevilles pour l’installer en position gynécologique et relève le bas de la chemise fournie par l’hôpital.

Elle se raidit et ferme les paupières. La main gantée s’approche de son corps crispé, insiste puis se retire au bout de trop longues secondes. Le grand patron annonce qu’elle est «inexaminable» car trop contractée. Il faudra donc «la passer au bloc» pour une courte anesthésie afin de parfaire le diagnostic. L’étudiant prend note.

Le cortège recule pour aller s’entasser dans la chambre voisine.

Personne n’a osé suggérer qu’un peu d’humanité et l’intimité d’un cabinet de consultation pourraient éviter le recours aux hypnotiques.

PS: nous sommes en 1977

1 septembre 2009

Un ton plus haut

Service maternité, la vaste salle d’attente d’un grand centre hospitalier. Quelques bacs de fausses plantes vertes tentent vainement de délimiter de plus petits espaces. Les chaises de plastique inconfortables, soudées les unes aux autres, laissent peu de place pour étaler les rondeurs. Des magazines fatigués trainent sur des tables basses. Aux cotés des couvertures passées et déchirées s’étalent de riantes brochures sur les interdits de la grossesse, alcool, tabac, régime alimentaire…

Pas de lumière du jour. Ce sont les bureaux de consultations et les secrétariats disposés tout autour qui bénéficient de fenêtres. Au centre reste ce large espace à l’éclairage artificiel et la ventilation ronronnante.

De nombreuses femmes, quelques hommes aussi, s’ennuient en silence. 
Régulièrement, l’un des cabinets s’ouvre, un médecin s’avance, dossier à la main, et annonce le nom de la patiente suivante. Une femme se lève alors avec plus ou moins d’aisance et emmène son ventre rond jusqu’à la porte.

Parfois, personne ne réagit et il faut répéter l’appel.

L’un des médecins a opté pour une autre stratégie. Lorsqu’il ouvre la porte, il ne prend pas le risque d’être amené à répéter deux fois le même nom ; il le hurle et, à chaque fois, fait sursauter la salle.

Ce jeune couple vient pour son second rendez-vous. Heurté par cet accueil tonitruant, le père a prémédité sa riposte. Lorsque leur tour arrive, leur nom est  sans surprise crié à travers le hall.
Alors, il se lève d’un bond et hurle tout aussi fortement, «c’est nous» en s’avançant vers le bureau.

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