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Dix lunes
31 octobre 2009

Bientôt maman, suite et fin

Le second volet du documentaire « Bientôt Maman » se consacrait à l’arrivée de l’enfant. Reflet d’une certaine réalité française, aucune des naissances évoquées n’échappe à la médicalisation. La péridurale est de règle.

Deux  femmes sont filmées sur toute la durée de leur accouchement.
Pour la première, la naissance est provoquée. Le bébé nait couvert de vernix et la sage-femme confirmera qu’il a un peu d’avance… Nous n’en saurons pas plus. Rien ne permet d’affirmer que ce déclenchement a eu lieu sans raisons médicales, mais rien ne dit le contraire. Manque d’explication qui peut laisser penser que les enfants doivent naitre à notre heure et non à la leur…

Une seconde mère subit une dilatation plus que paresseuse. La sage-femme, attentive, lui propose de nombreuses positions pour faciliter la descente du bébé et relancer le travail. Ce sera finalement l’évocation d’une issue chirurgicale qui dénouera la situation. Détail essentiel, la sage-femme prend soin d'évoquer un éventuel recours à la césarienne bien en amont de la décision. Si l’ultimatum chirurgical n’est pas facile à recevoir, il permet à cette femme de prendre conscience du délai donné et de lever "son" blocage. Comme déjà écrit ici, il n’est jamais simple de se séparer et de nombreuses mères trainent en chemin, encombrées par cette ambivalence, garder son enfant pour soi ou le (re)mettre au monde.

Une autre femme optera, lors de la dernière consultation de grossesse, pour une seconde césarienne. Elle refuse de tenter la voie basse car elle craint un nouvel échec. La sage-femme acquiesce immédiatement à sa demande, sans aucun commentaire, sans relever que programmer une  intervention pour se protéger de la déception d’une intervention potentielle est pour le moins  paradoxal. Pour respecter les choix des parents, faut-il se contenter d’abonder dans leur sens ?

Au final, aucune naissance spontanée. Il apparait qu’un accouchement ne peut se passer de perfusion, péridurale, poussée en position gynécologique et directives données par la sage-femme.

Les téléspectateurs que sont les futurs parents, baignés par ces images récurrentes, s’approprient cette vision standardisée de la naissance. Formatage encombrant dont ils devront d’abord se défaire pour pouvoir laisser éclore leurs propres envies et besoins.
Tous n’en ont pas l’occasion. Ils se satisfont alors d’un système qui les soumet plus qu’il ne les respecte.


PS : les vingt minutes de poussée de l’accouchement en clinique privée sont intégralement accompagnées par le gynécologue. Est-ce le reflet de la réalité ?  En cas d’accouchement « normal » en secteur privé - à l'hôpital, les sages-femmes poursuivent leur travail jusqu’à la naissance - quel est le temps de présence de l'obstétricien aux cotés d'une femme ? Les commentaires sont ouverts…

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Commentaires
S
J'ai accouché dans une clinique privée sans avoir jamais vu un médecin la bas. Le suivi a été assuré par une sage femme, l'accouchement aussi, et tout s'est très bien passé.
C
Mon accouchement au départ se passait bien. Donc uniquement une sage femme et une étudiante pour s'occuper de nous. Quand ça s'est compliqué (coeur du bébé qui ralentissait, menace de césarienne en urgence, puis retour à la normale et retour en salle d'accouchement, puis difficulté de ma fille à "descendre" à cause d'un oedeme, urgence suite au temps qui passait) beaucoup de monde autour de moi, à tel point que dans la précipitation je ne saurais plus dire qui était qui. Le gynéco est resté un petit moment, une vingtaine de minutes je dirais, pour notamment l'utilisation de la ventouse (aïe).
A
J'ai été suivie dans une clinique privée par le même gényco-obstétricien durant toute ma grossesse et après.<br /> A l'accouchement, il est passé 2 ou 3 fois dans la journée pour voir l'avancement du travail. Moins que la sage-femme, mais il est passé quand même.<br /> Et il a été là dès que le début des poussées, jusqu'aux soins de l'épisio.<br /> Cela m'a d'ailleurs beaucoup rassurée, vu que je le connaissais bien de mes visites et qu'il connaissais tout mon dossier médical.
M
j'ai fait le choix de ne pas accoucher en clinique privée mais en hôpital public, pour pouvoir être accompagnée par des sages femmes et non par un gyn obs (je n'aime guère la condescendance de certains plus enclins à nous prouver leur aptitude à accoucher une femme qu'à l'accompagner dans son accouchement). j'aime votre vision de votre métier, tout en humanité, j'aime votre recul et vos efforts pour tous ces gens que vous avez déjà croisé dans votre carrière. continuez !
A
On ne m'a pas accouchée, j'ai accouché, en hôpital public, accompagnée d'une sage-femme. je n'ai pas vu d'obstétricien ou de gynécologue de toute ma grossesse non plus, c'est une autre sage-femme (libérale) qui me suivait.
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