Tête à quoi ?
Lu sur famili.fr : Accouchement : quand peut-on reprendre les rapports sexuels ?
Explications du Pr Bruno Carbonne, chef du service gynécologie-obstétrique à l'hôpital Saint-Antoine à Paris :
Pendant deux à trois semaines après une naissance, ils sont déconseillés : le col est encore ouvert avec un risque d'infection. Et rares sont les femmes qui ont la tête à « ça » ! Les lochies, pertes de sang et de sérosités, sont encore très abondantes... De plus, la zone du vagin est douloureuse, surtout après une épisiotomie ou une déchirure. Un mois est un délai «raisonnable» !
Parole masculine n’envisageant les relations sexuelles qu’à travers leur versant pénétrant…
Crainte de l’infection, fantasme du pénis triomphant, forcément démesuré, venant franchir un col encore béant...
Le professeur délivre de sentencieuses affirmations à d’infortunés couples supposés suspendu à son savoir. Omnisciente et toute puissante, la faculté s’autorise à juger du bon moment de la reprise des rapports sexuels.
Il nous est affirmé que «les femmes n’ont pas la tête à ça». Effectivement, la libido est rarement au plus haut dans les semaines suivant une naissance. Faut-il pour autant parler à la place des intéressés ? Ne serait-il pas plus clair, plus respectueux, et bien moins intrusif de souligner que reprendre une activité sexuelle suppose d’en avoir l'envie, tout simplement.
Vient ensuite cette description minutieuses des pertes féminines. Qu’en des termes choisis ces choses là sont dites ! L'on comprend bien à le lire qu’aucun homme ne pourrait - ne devrait ! - avoir envie de s’approcher d’un corps dont s’écoulent en abondance sang et sérosités.
Enfin Mesdames sachez que votre vagin sera douloureux et que vous n’échapperez surement pas à l’épisiotomie sinon à la déchirure…
Non, aucun délai n'est raisonnable
J'entends cette jeune accouchée racontant avec émotion ses retrouvailles avec la sexualité deux semaines après la naissance de son enfant, les gestes doux de son compagnon, attentif, devinant sa crainte de ne pas retrouver les sensations de ce corps traversé par un enfant, dévoué à son plaisir.
Acte d’amour.
Ne nous mêlons pas de définir la sexualité des couples. Seuls comptent leur désir et leur attention l’un à l’autre.