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Dix lunes
6 mai 2010

Une fois l'an

Hier, nous étions le 5 mai.
Le 5 mai, journée internationale de la sage-femme
Journée à l'impact très relatif... il existe des journées pour tout, il en fallait bien une pour ce qu'il est convenu de nommer le plus vieux métier du monde (enfin, l'un des deux réputé tel).

A cette occasion, l'une des ancêtres de la revue féminine, j'ai nommé ELLE, évoque notre profession dans un article plutôt sympathique qui parvient cependant à me contrarier.

Non, les sages-femmes ne «pratiquent pas certains examens cliniques» mais l'ensemble des examens cliniques nécessaires au suivi gynécologique et obstétrical des femmes en bonne santé.

Oui, elles «prescrivent des échographies» mais peuvent aussi les réaliser et certaines de mes consœurs sont des expertes reconnues. Les sages-femmes prescrivent par ailleurs bilans biologiques, traitements, rééducation, ou contraception et le stipuler aurait quelque peu précisé notre champ de compétence.

Mais surtout les sages-femmes devraient être présentées comme les professionnelles pivot de la prévention pour la santé des femmes, de la puberté à la ménopause, femmes qui désirent un enfant, qui attendent un enfant, qui le mettent au monde, qui le maternent, mais aussi femmes qui souhaitent se préserver d'une grossesse, bénéficier d'un suivi gynécologique ... nombre de raisons peuvent amener une femme à consulter une sage-femme.

Au lieu de cette présentation, je perçois à travers les lignes - ce doit être mon mauvais esprit habituel - une description de notre métier héritée du temps où les bonnes sœurs l'exerçaient  (temps pas si lointain, une amie de promotion a pris son premier poste dans un hôpital, ancien établissement religieux, où il était encore imposé de porter une sorte de cornette). Nous sommes proches, nous rassurons, nous écoutons, nous veillons,  nous participons aux actions, nous assurons les soins...
Bien évidemment...

Mais, même s'ils ne sont jamais cités, les médecins apparaissent en creux tout au long de cet article où je crois comprendre que nous ne serions là que pour mettre en œuvre leurs décisions, exercer sous leur autorité et assurer ce qui n'est pas leur cœur de métier, l'accompagnement... Quid de nos compétences et de notre autonomie ?

Cette journée internationale était célébrée hier à Paris par le CASSF, Collectif des Associations et Syndicats de Sages-Femmes. Elles y ont témoigné de leurs combats pour les femmes, toutes les femmes, pour leurs droits à la contraception, à l'IVG, à un accouchement respecté, mais aussi pour l'accès aux soins ou l'exigence de conditions de vie décentes pour les femmes en situation précaire.

Fortes, combatives, indépendantes, solidaires, en deux mots, sages femmes !

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Commentaires
S
Suite à un déclenchement (pour 'gros' bébé) qui a duré 3 jours vécus comme un enchainement de gestes médicaux de plus en plus agressifs pour culminer sur une césa pour respecter le protocole, j'ai pris rendez vous avec la SF de la mater pour comprendre les gestes pratiqués. En substance, elle m'a dit, désolée, que, d'accord ou pas, elle se devait d'obéir au gynéco.<br /> Vous avez donc raison d'être choquée par l'esprit de l'article. Je suis encore plus choquée que cet article décrive la réalité pour certaines SF.<br /> Merci d'exister et de témoigner que tout le système n'est pas ainsi.
P
Je n'avais même pas entendu parler de la journée internationale des sage-femmes :-( Merci de nous en informer !<br /> <br /> @Gwen : ça ne m'étonne pas tellement. Le fait qu'une femme doit "se faire accoucher" plutôt qu'accoucher est tellement ancré dans les esprits. Il se trouve que j'ai accouché de ma 2ème dans la voiture, juste avec le papa, et bien depuis la naissance, c'est lui qui reçoit toutes les félicitations ou presque lol
A
Pourquoi ne pas envoyer ce post à la rédaction de Elle??<br /> Celles et ceux qui lisent ce blog "savent" bien quel est le métier de sage-femme; à nous de rectifier le tir dans la presse à grand public, non?<br /> ( et euh, j'ai honte de le dire mais je suis sage-femme, en congé mat' certes, mais j'ignorais ou je l'ai su et oublié que le 5 mai était "notre" journée...c'est dire qu'il y a du boulot!)
G
Bah, ça étonne quelqu'un ?<br /> <br /> Une fille de mon école a fait un mémoire sur la connaissance qu'on les femmes qui n'ont pas d'enfant sur la profession de sage-femme yen a 19% qui pense qu'on passe par un CAP/BEP.<br /> <br /> Il y a un réel problème d'image vis à vis du public ... et puis une méconnaissance de ce même public quant au milieu qui nous intéresse. <br /> <br /> (et puis, sans vouloir putasser sur les gynéco-obs, on a l'impression qu'ils freinent pas mal et qu'il offre une version de la réalité qui les arrange un peu ...)
E
Puer, sage femme c'est un peu le même combat...
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