Une fois l'an
Hier, nous étions le 5 mai.
Le 5 mai, journée internationale de la
sage-femme
Journée à l'impact très relatif... il existe des journées
pour tout, il en fallait bien une pour ce qu'il est convenu de nommer
le plus vieux métier du monde (enfin, l'un des deux réputé tel).
A cette occasion, l'une des ancêtres de la revue féminine, j'ai nommé ELLE, évoque notre profession dans un article plutôt sympathique qui parvient cependant à me contrarier.
Non, les sages-femmes ne «pratiquent pas certains examens cliniques» mais l'ensemble des examens cliniques nécessaires au suivi gynécologique et obstétrical des femmes en bonne santé.
Oui, elles «prescrivent des échographies» mais peuvent aussi les réaliser et certaines de mes consœurs sont des expertes reconnues. Les sages-femmes prescrivent par ailleurs bilans biologiques, traitements, rééducation, ou contraception et le stipuler aurait quelque peu précisé notre champ de compétence.
Mais surtout les sages-femmes devraient être présentées comme les professionnelles pivot de la prévention pour la santé des femmes, de la puberté à la ménopause, femmes qui désirent un enfant, qui attendent un enfant, qui le mettent au monde, qui le maternent, mais aussi femmes qui souhaitent se préserver d'une grossesse, bénéficier d'un suivi gynécologique ... nombre de raisons peuvent amener une femme à consulter une sage-femme.
Au lieu de cette présentation, je perçois à travers les lignes - ce doit
être mon mauvais esprit habituel - une description de notre métier héritée du temps où les bonnes sœurs l'exerçaient (temps pas si lointain, une amie de promotion a pris son premier poste dans un
hôpital, ancien établissement religieux, où il était encore imposé de
porter une sorte de cornette). Nous sommes proches, nous rassurons, nous
écoutons, nous veillons, nous participons aux actions, nous assurons
les soins...
Bien évidemment...
Mais, même s'ils ne sont jamais cités, les médecins apparaissent en creux tout au long de cet article où je crois comprendre que nous ne serions là que pour mettre en œuvre leurs décisions, exercer sous leur autorité et assurer ce qui n'est pas leur cœur de métier, l'accompagnement... Quid de nos compétences et de notre autonomie ?
Cette journée internationale était célébrée hier à Paris par le CASSF, Collectif des Associations et Syndicats de Sages-Femmes. Elles y ont témoigné de leurs combats pour les femmes, toutes les femmes, pour leurs droits à la contraception, à l'IVG, à un accouchement respecté, mais aussi pour l'accès aux soins ou l'exigence de conditions de vie décentes pour les femmes en situation précaire.
Fortes, combatives, indépendantes, solidaires, en deux mots, sages femmes !