Sept ans de réflexion
L'intégralité des débats concernant l'article 40 - à quelques incorrections grammaticales ou diplomatiques près - la remarque ironique au sujet des fautes d'orthographes a par exemple disparu - est consultable ici.
Je m'étais promis de faire une analyse soigneuse de chacune des interventions mais leur relecture attentive m'en a dissuadée. Les orateurs sont multiples mais leurs argumentations convenues traduisent une méconnaissance très équitablement partagée de ce que nous défendons.
- Les préoccupations concernant la sécurité de ces futures structures reviennent en boucle, négligeant les études internationales que le "lobby" a pourtant fait l'effort de leur faire parvenir.
- Certaines prises de parole laissent à penser que la seule préoccupation des femmes enceintes serait d'accoucher dans un lieu plus chaleureux que l'hôpital traditionnel... à croire qu'un simple coup de peinture rose ferait l'affaire.
- La notion d'accompagnement global est totalement occultée alors que c'est la demande prioritaire des femmes.
- De même, l'idée d'un partenariat responsable entre parents et professionnels n'est jamais évoquée. La médecine se place encore une fois du côté de la toute puissance et du savoir sans partage.
- Bérengère Poletti intervient de façon plus sensée mais elle trucide au passage l'accouchement à domicile.
- Et comme chaque fois que l'on s'autorise à s'interroger sur l'unicité du discours médical, l'accusation de dérive sectaire est portée. Il n'y aurait donc aucune alternative entre médecine universitaire et croyances déviantes ? Les options prises par de nombreux autres pays seraient dangereuses et seule la France ferait preuve de clairvoyance dans ses choix médicaux ?
Les statistiques de l'Insee - paradoxalement citées par Mr Lefrand pour dénoncer l'expérimentation - viennent pourtant démontrer l'inanité de cette affirmation. Nos accouchements sont de plus en plus technicisés et les chiffres de la mortalité périnatale se dégradent ; à l'inverse de ceux d'autres pays européens qui ont pourtant choisi de défendre maisons de naissance et accouchements à domicile.
Ce paradoxe s'explique peut-être par cet extrait de la mission périnatalité déjà cité sur ce blog: " Les données disponibles laissent penser qu'il faudrait à la fois faire plus et mieux dans les situations à haut risque, et moins (et mieux) dans les situations à faible risque." Cette phrase a été rédigée en 2003.
Sept ans de réflexion pour ne voir émerger que l'amorce d'un semblant d'ouverture...