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Dix lunes
16 février 2011

Question de genre

La profession de sages-femmes, féminine depuis la nuit des temps, s’est ouverte aux hommes en 1982. Une génération est passée depuis.
Les hommes sont pourtant restés très minoritaires (moins de 2 % !) jusqu’aux nouvelles modalités d'entrée dans les écoles. Depuis 2002, c’est en fonction de leur place au concours de première année de médecine que les étudiants peuvent choisir leur filière (médecine, dentaire ou maïeutique). Actuellement, les hommes représenteraient, selon les écoles, entre 13 et 20% des étudiants.

Pourtant, lors de récentes journées réunissant plus d’une centaine d’étudiants militants, le genre masculin était sur représenté.
Nous évoquons notre profession avec la même passion, dénonçons les mêmes dérives, espérons les mêmes évolutions. Mais je ne comprends pas pourquoi les hommes se montrent plus nombreux, plus mobilisés, pour défendre autonomie et reconnaissance professionnelle.

Du coup, je suis allée chercher un peu ce qui s'écrivait sur le sujet. Par exemple ce texte de Philippe Charrier sur l'intégration professionnelle des étudiants hommes sages-femmes.
Il propose cette explication : «Tout au long de leur formation, se dessine une logique de contournement symbolique des "compétences dites féminines". Elle peut se résumer de la manière suivante : à défaut de pouvoir posséder ces compétences, (…) ces hommes sages-femmes assurent symboliquement l’accouchement de la profession.(...) La plupart endossent un rôle maïeutique non seulement envers la parturiente mais aussi envers le groupe professionnel.»
Ainsi, les hommes chercheraient leur légitimité dans ce métier historiquement féminin en le sur-investissant.Théorie intéressante.
Mais il poursuit « Autrement dit, les hommes peuvent être des éléments déclenchant une réflexion des praticiennes sur leur propre travail».
Et là, mon sang ne fait qu'un tour. Nos représentants professionnels sont très majoritairement des femmes. Il n'y a qu'à se pencher sur la composition des conseils d'administration de nos associations et syndicats pour le vérifier.
Aussi souhaiterais-je vivement que l’on ne nous dénie pas la possibilité de réfléchir sans l'aide "d'éléments déclencheurs masculins" !!

Cependant, pour la génération montante, les choses semblent s’inverser.
Nous portons les mêmes idées et laisser les hommes défendre seuls la profession ne serait pas forcément la trahir.
Juste réitérer un partage des rôles éculés.

Sages-femmes, mes sœurs, réveillez-vous ! Nos représentations se doivent d'être paritaires.


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Commentaires
P
Un homme "sage femme" s'est occupé de moi après la naissance de ma dernière il y a 8 mois. Très doux, m'expliquant chaque geste, au départ j'étais génée par sa présence mais au final, il effectue le même travail qu'une femme donc pourquoi pas.
1
Merci Fabienne, mais comme je l'ai écrit déjà ici, le blog n'est que le reflet embelli de la vraie vie... le filtre de l'écriture laisse passer les meilleurs moments pour oublier les moins bons.<br /> Et pour cette dame au cœur emballé, j'étais perplexe mais pas vraiment inquiète. Donc aucun "mérite" dans cette non-prise en charge si ce n'est d'avoir abusé de mon forfait téléphone...
F
Je découvre votre blog et je me retrouve admirative devant vos posts, devant vos témoignages, devant votre humanité ... mon parcours PMA me rend d'autant plus receptive que je n'ai encore jamais eu le bonheur d'accoucher, seulement d'etre enceinte par 2 fois. Certains de vos mots me laissent reveuse, d'autres songeuse. Les sitations vécues que vous évoquez sont émouvantes ou incroyables (je songe à cette femme avec des palpitations à 130 que vous etiez seule à prendre en charge). En tout cas, vos dires ne me laissent pas indifférente. J'admire...
G
Disons que ça correspond tellement à l'attitude générale que j'ai constaté vis-à-vis des étudiants masculins que j'ai du mal à ne pas le rattacher à leur sexe...<br /> <br /> Pendant mes études, j'ai bien souvent constaté que les remarques, même critiques, de mes collègues masculins étaient bien mieux écoutées par l'équipe enseignante.<br /> <br /> Pour cet exemple de l'anesf, s'agissant des mêmes dossiers, suivis avec une remarquable continuité entre deux bureaux d'affilée, par deux équipes compétentes, le genre me semble bien être le facteur discriminant, même si à l'évidence c'est un peu difficile à prouver.
1
Maman sur Terre: non aucune menace ressentie. Juste un "étonnement" et cette évidence que les combats féministes ne sont pas terminés.<br /> Je n'ai rien contre les hommes SF, ni contre leurs prises de parole; mais je tiens à ce que cette prise de parole appartienne aussi aux femmes !<br /> <br /> Gromitflash: pas de critique dans la remarque sur l'absence masculine au sein des CA d'assos et syndicats de SF...c'est assez logique du fait des ages effectivement. Mais je soulignais que nous (les femmes) avions su réfléchir nous mobiliser, penser la profession et ses évolutions sans les hommes. Une évidence non ?<br /> <br /> Get 72 aie aie aie...que deux présidents successifs de l'ANESF n'aient pas le même impact, n'est ce pas d'abord une question de timing, de dossiers à porter, voire de personnalité, avant d'être une question de genre??<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> su nous mobiliser et
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