Mère Nature !

Nous connaissions l'accouchement physiologique, l'accouchement eutocique, l'accouchement normal, voilà que l'on découvre l'accouchement naturel. J'attends avec impatience l'accouchement certifié bio par Ecocert.

Ainsi l'accouchement naturel comporte trois  phases, dilatation, expulsion, délivrance...  Serais-je dans l'erreur en pensant que c'est le cas de tous les accouchements ?

Puis vient cet élogieux paragraphe / mères moins fatiguées /enfants moins angoissés / relations de meilleure qualité / sorties plus rapide / moins de complications... qui dessine en creux une terrible et abusive image de l'accouchement "médicalisé".

La démonstration est un peu courte. Si la surmédicalisation a des effets iatrogènes, personne ne souhaite pour autant s'en remettre  aveuglément à dame nature. Un accouchement peut se compliquer et l'intervention du médical sera alors bienvenue.

Mais pour que tout le monde s'y retrouve - faut faire consensuel cocotte -les baffes sont équitablement distribuées, une  à droite, une à gauche. L'accouchement naturel ça se paye, on a mal et si y a des complications, y a pas de matériel ! Autant dire que ces pauvres femmes sont livrées à elles-mêmes... C'est ballot quand on sait que le  "matériel nécessaire" - mot générique pouvant recouvrir un large univers, du forceps au bloc opératoire en passant par la baguette magique - est dans la salle d'à coté.

Enfin, les sages-femmes penseraient la naissance dénaturée parce que médicalisée. Oui nous sommes nombreuses à déplorer la protocolisation qui s'impose à chaque femme et l'oblige à accoucher non comme elle le souhaite mais comme la médecine en décide. Oui l'hypermédicalisation nous éloigne de la réalité physiologique de la naissance. Mais qui oserait penser que la césarienne est un acte inutile, que toute péridurale est superflue ?

De la mesure ! Comme toujours, les extrèmes sont néfastes. Certes, les 99% de péri, les 40 % de césariennes revendiquées par certaines maternités effraient. Mais je serais tout aussi effrayée si l'on imposait que toute femme accouche "naturellement" dans son foyer.

La médecine actuelle nous permet de prévenir, de dépister... c'est ainsi que nous pouvons accompagner les femmes, en fonction de leur désirs et de leur réalité médicale.

Tout traitement univoque - qu'il soit naturel ou hypertechnicisé - serait, comme l'article cité, dénué de sens.

©Photo

Comments

[MCSF]

MAIS C'EST POSSIBLE QUE CA EXISTE CA ?!!!!!

EN FRANCE ?! DE NOS JOURS (enfin y a 4 ans c'est de nos jours) ?!!!

C'est pas possible.........



(PS : je suppose que ton com' c'est perdu et doit être replacé dans "Propagande").

[lolo]

Je connais tres bien cette mater.. et le Dr desprat. Il y a

4 ans on y pratiquais un automatique rupture, toco interne, bdc interne au scalp, puis (oui oui puis) péri synto , ce des 3 cm. j'en ai tiré de mes études: impossible de savoir comment gérée un travail sans apd (sauf si la dame pousse en arrivant), meconnaissance des analyses de RCF (ph au scalp a répétition devant le moindre arcf) et meme avant les déclen (donc a 2 doigts) , pour avoir "un ph de départ". les dames qui allaient toutes voir le film a 36 SA arrivaient en priant que le Dr DESPRAT soit de garde, par ailleurs cet homme, un des précurseur de l apd en france, est tres sympathique et tres séducteur. C'est un homme dont je garde un bon souvenir. il est le sauveur de ces dames...les femmes l'idolatrent...

[pouxit]

Dans tout cela je retiens que l'accouchement à l'hôpial a très fortement fait diminuer la mortalité néonatale, c'es donc de la médicalisation que l'on parle.

Et la mortalité maternelle n'est pas uniquement liée à la médicalisation ou à

à la iatrogénie.

Je suis parfaitement opposée à l'accouchement à domicile, parce que pas organisé en France et pourvoyeur de morbidité néonatale notable. Que faire en cas d'anomalies du rythme cardiaque foetal (qui soi-dit en passant est surveillé à domicile de fàçon dicontinue le plus souvent)? Voulez-vous des exemples?

Accouchons à l'hôpital , faisons confiance aux professionnels de santé , et nous accueillerons nos bébés de la meilleure façon.

[Natacha]

Votre commentaire de l'article fait du bien, en particulier "Qui oserait penser que la césarienne est un acte inutile, que toute péridurale est superflue ?". Parfois accoucher sans péri, comme on dit chez les initiées, devient un acte d'héroïsme et de fierté qu'on affiche. Ce qui sous-entend que celles qui ont, elles, demandé la péri, n'ont pas eu le courage, n'ont pas su trouver les bonnes postions, ou pire, relèvent d'une psychanalyse. Le trait est à peine forcé. N'étant ni pour ni contre la péridurale, je voulais juste pouvoir avoir le choix le moment venu. Je me suis donc préparé à l'accouchement avec du yoga (tout autant d'ailleurs pour le bien-être pendant la grossesse). Mais le jour J, j'ai eu une pré-éclampsie. Malgré la rupture "naturelle" de la poche des eaux, mon travail "naturel" était trop lent. L'équipe a donc décidé de le déclencher. Fatiguée par un travail très long et des douleurs intenses , j'ai fini par demander la péridurale (restaient celles dans les reins)- je voulais tout simplement garder assez d'énergie pour accueillir mon bébé. Elle a été très bien dosée. Et oui, je sentais bien mon bébé descendre. Oui, j'ai pu poussé de moi-même quand je sentais la contraction. Comme vous le dites, tout est une question de dosage et de respect de la personne. Alors, quand la péridurale est-elle superflue ?

[pétrolleuse]

@D Dean, un accouchement sous péri, ce n'est pas un accouchement physiologique, parce que justement la péridurale entraîne une médicalisation importante. Ton deuxième accouchement, par contre, semble bien avoir été un accouchement physio. D'après ce que j'ai compris, un accouchement eutocique, c'est lorsque tout se déroule bien, "normalement", pour le bébé comme pour la maman (présentation OK, bassin OK, pas d'extraction instrumentale...), ce qui n'exclut pas forcément une certaine médicalisation (péri, synto, épisio...). A mes yeux, physio est plutôt synonyme de naturel, tandis qu'eutocique serait plutôt synonyme de normal, c'est-à-dire ne présentant aucun caractère pathologique.