Co-ordonnés !
Je me suis fait une ordonnance.
L'occasion ne s'en était jamais présentée. Pendant mes grossesses, les médications traitant l'épineux problème de la constipation occupaient la presque totalité de notre liste de produits autorisés. Cette liste s'est ensuite bien allongée... mais je n'étais plus enceinte. Et le temps que nous obtenions le droit de prescription des contraceptifs, d'abord en post natal puis à toutes les femmes, la question ne se posait plus vraiment pour moi ; encore raté !
Mais "grâce" à une infection urinaire, le sortilège a été brisé. Après avoir sans succès tenté de feinter les bactéries, j’ai cédé et rédigé une ordonnance à mon nom, signée de mon nom. N'étant pas enceinte, j'étais à la limite de mes droits de prescription ; le pharmacien a fait gentiment semblant de ne pas le remarquer.
Tout ça pour dire que vite fait, bien fait, une fois décidée, j’avais mon antibiothérapie-monodose-goût-orange dans l’heure.
Insignifiante tranche de vie...
...qui n’est là que pour souligner cette évidence : sans mon diplôme de sage-femme, j’aurais dû patienter un peu plus, le temps de consulter mon médecin traitant.
Rien de plus normal si ce n’est que dans certains coins de France, le "un peu plus" peut s'allonger considérablement. Débordé ou éloigné, le médecin généraliste devient parfois denrée rare voire quasi mythique. Les solutions envisagées pour pallier l'éloignement sont de contraindre les jeunes médecins à s’installer en campagne. Dans le bourg, on a fermé l’école, la poste, l’épicerie et la boulangerie mais les jeunes médecins, eux, devraient aller prendre racine. Comme on peut s'en douter, leur enthousiasme est modéré… Quant au surmenage, rien n'est proposé pour y remédier.
Pourtant des solutions se profilent, pas celles des énarques, celles pensées par des médecins, généralistes pour la plupart, réunis par la magie du net mais surtout par une pensée commune ; des gens de terrains, des qui aiment leur métier, leurs patients, qui défendent l’accès aux soins pour tous et souhaitent favoriser l'exercice de la médecine dite de ville (pour la différencier de la médecine hospitalière) en trouvant des réponses respectant les besoins des malades et des professionnels.
Loin de toute utopie, ils proposent des solutions concrètes et budgétées.
Elles sont à lire et soutenir ici !
Et vous les retrouverez sur les blogs des 24 médecins généralistes signataires :
Anthologia, Le Blog de Borée, Le Bruit des sabots, En attendant H5N1, Stétho, marmots, dodo et autres petits bobos, Cuisine, médecine et toute cette sorte de choses, Bulle de vie, Bulle de survie, Journal de bord d'une jeune généraliste de Seine-Saint-Denis, Le Blog du docteur V., Atoute, Docteur Couine - femme médecin, Le Blog d'un interne en médecine générale, Le Fils du Dr Sachs, Behind the Mask, Le Blog de dzb17, H TEXNH MAKPH, Farfadoc, Promenade de Santé, Sous la Blouse, Les carnets d'un médecin de montagne, Granadille, Juste Après Dresseuse D'Ours, Sommatinoroots, 1 Bouffée matin et soir