Privée de MG !

Avant, j'avais un médecin traitant.

LE médecin de famille. Celui avec plein de dessins d'enfants, faire-part de naissance, voeux et autres cartes postales punaisés dans son bureau, celui qui a calmé mes angoisses devant des symptômes inconnus et évité la grosse et couteuse batterie d'examens complémentaires, celui qui m'a dispensée de courir aux urgences quand un de mes enfants s'était fait bien mal à l'école, celui qui s'est déplacé un soir jusqu'à mon lit parce que je souffrais au point de ne plus pouvoir en sortir, celui qui a dépisté la myopie de mon cadet en profitant d'un certificat pour le judo, celui qui notait sur sa fiche les caractéristiques d'un grain de beauté pour le surveiller l'année prochaine... 

Sa salle d'attente permettait de se tenir au courant de l'actualité d'il y a deux ans et parfois on attendait longtemps parce qu'il était retardé par une visite en urgence ou qu'un beaucoup plus mal en point passait en priorité. 

Il bossait seul, épaulé par une secrétaire un peu bougon tentant de faire barrage quand le carnet de rendez-vous débordait trop.

Je l'aimais bien. Et puis un jour pfff, envolé le médecin, parti sans prévenir... Burn out s'est-il murmuré dans les chaumières. Il semble qu'il n'avait trouvé personne pour alléger sa tâche.

Difficile de retrouver un médecin traitant, les autres exemplaires alentours étaient eux aussi bien débordés.
C'est finalement celle dont j'avais pris soin quelques années plus tôt, quand elle était à la fois interne et jeune maman, qui a bien voulu m'accueillir. 

J'ai bien failli être privée de MG.

Alors, je soutiens leurs propositions.

Comments

[erulelya]

La lecture de ce billet m'a rappelé "notre docteur", celui qui nous soignait tous et qui à malheureusement pris sa retraite il y a une quinzaine d'années.



Il venait à la maison en sentant le tabac, ma mère lui préparait son cendrier, un café et souvent un sandwich parce qu'il n'avait jamais le temps de manger. Il nous examinait et chantait une chanson pendant les piqûres. Il nous faisait rire.



Avant que je naisse il passait tous les jours un moment avec le grand-père en fin de vie, il lui lisait le journal, et il l'a accompagné la nuit de sa mort. Il passait à la pharmacie chercher nos vaccins quand ma mère était trop malade pour y aller. Quand j'ai été opérée à deux ans, il était là au bloc, il n'opérait pas, il avait juste fait le déplacement pour me rassurer, et oui, j'avais été contente de voir "le docteur" ce jour-là, au milieu de toutes ces infirmières masquées.



Aujourd'hui, maintenant que je n'ai plus de MG familial, je prend toute la mesure ce qu'il accomplissait, ils sont rares les médecins comme lui.

[mimi1931]

Notre commune a été privée de médecin pendant presque un an. J'ai du aller à 20km pour faire renouveler mon ordonnance et il a fallu que j'insiste pour l'avoir pour 6 mois. Quelles peuvent être les solutions? Les villages seront toujours aussi éloignés ce qui oblige le médecin à faire un grand nombre de km par tous les temps pour ses visites.

[Apres21h]

Bonjour, et bien moi après 15 ans d’errance sans MG (pas un ne trouvais grâce à mes yeux, trop occupé, trop blasé, trop tape à l'oeil, trop copain, pas assez copain, pas assez à l'écoute...) je peux enfin déclarer "j'ai trouvé mon MG"!...



Une jeune médecin, viens de s’installer près de chez moi, et c'est une perle, qui ne pratique pas de dépassement d'honoraire, mais qui sait écouter, ne pas infantiliser, rassurer, secouer quand il le faut... bref une perle je vous dit! Elle ne se déplace pas, mais accepte les urgences (ce qui n'était pas le cas avec les autres on me répondait: "si c'est urgent, allez aux urgences!)!



En parlant des MG à l'ancienne, je me rappelle le médecin de famille de quand j'étais petite...Un jour que j'étais malade j'avais 7 ans, ma mère m'avais laissé seule à la maison parce qu'elle ne pouvait rester avec moi. Elle a contacté notre médecin, qui est passé m'examiner, il est également passé à la pharmacie me chercher mes médicaments, m'a donné la première dose... C'est lui qui m'a recousue un dimanche soir à 22h quand je me suis ouvert l'arcade sourcilière à l'age de 10 ans, lui encore qui m'a posé une attelle quand je me suis cassé le doigt à l'école... Il consultait jusqu'à 20h, et pouvait ré ouvrir son cabinet, week-end et jours fériés si besoin. Il rappelait même ses patients si ils ne venait pas faire la visite de contrôle prévue. Derrière la secrétaire, il y avait des placards avec les dossiers des malades, classés par ordre alphabétique et quand le médecin sortait elle lui donnait le dossier du suivant. On pouvait prendre le prochain RDV tout de suite, la secrétaire passait les méssages, le médecin prenait le temps de rappeler entre 2 patients... Oui c'était long en salle d'attente, mais l'attente valait le coup!. Après la consultation on sortait par derrière, comme ça en cas de pleurs on ne croisait pas les regards de ses voisins et amis...Des comme ça ça n'existe plus, malheureusement....

[Ti'diable]

merci de m'avoir donné envie d'écrire =)

[Chat Bleu]

c'est fou nous avons vécu la même expérience !