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Dix lunes
13 mai 2011

Nous partîmes 5000

manif_blog

 

Un rapide passage pour témoigner que la manifestation des sages-femmes a rassemblé de nombreux professionnels et étudiants tous unis derrière la banderole "Une femme, une sage-femme".
Nous étions nombreux, joyeux et déterminés à voir la périnatalité se réorganiser autour de notre profession. Comme je l'écris souvent ici, à chacun sa place !

Encourageons les femmes à s'adresser aux sages-femmes pour leur maternité et leur suivi gynécologique. A nous ensuite de les réorienter vers les médecins quand ce suivi sort du cadre de la physiologie.
                                                                             Sages-femmes : premiers recours !

Ne nous leurrons pas, la rencontre au ministère* n'a rien donné de concret. On nous renvoie vers nos divers interlocuteurs (UNCAM, DGOS, CNNSE...) pour tenter de faire avancer les dossiers.

Par exemple, la question de l'assurance pour les accouchements à domicile a été qualifiée de dossier très complexe et en cours d'étude... On avance hein ? On sent de l'enthousiasme et du soutien.
Pour les maissons de naissance,  c'est pas de leur faute non plus. Pourtant, après que le conseil constitutionnel ait retoqué l'article 67, il faudrait bien présenter un nouveau projet de loi non ???

Nous serons fortes grace aux soutien des femmes, des couples et des familles qui devraient, qui vont
- se tourner massivement vers les sages-femmes
- refuser d'être expédiés dans des consultations trop courtes avec dépassements d'honoraires
- refuser de rencontrer x soignants différents en 9 mois
- exiger plus d'  " Humanité, sécurité, proximité"  (titre du dernier plan périnatalité) en réclamant plus de sages-femmes (et en soutenant la revalorisation de notre profession ; les salariées sont sous payées, des cabinets de libérales ferment face à l'augmentation des charges )

Prochaine mobilisation : le 18 juin, partout en France. Toutes les idées sont bonnes à prendre pour faire parler de notre profession et inciter les femmes à venir vers nous... Les initiatives peuvent aussi être menées par vous les "usagers".  Les commentaires sont ouverts à toute suggestion !!!!

 


* compte-rendu à lire par exemple  ici

 

 

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5 mai 2011

Célébrées ?!

Le 5 mai est la journée internationale de la sage-femme.

Journée où je découvre cet article publié sur Magic maman : "Grossesse : être suivi par une sage-femme, combien ça coûte ? "

Pour suivre votre grossesse, vous pouvez choisir une sage-femme. Si votre grossesse ne présente aucun risque, son travail sera de vous accompagner avant, pendant et après l’accouchement. Combien coûte les consultations ? Les examens sont-ils remboursés ? Tout ce que vous devez savoir sur la prise en charge de votre grossesse par une sage-femme.

Il n’y a, à priori, aucune différence de prise en charge des frais de votre grossesse selon que vous êtes suivie par un médecin ou par une sage-femme. Votre sage-femme peut pratiquer en milieu hospitalier public ou privé, être libérale ou travailler dans un PMI (qui a essentiellement un rôle de prévention).
Généralement, une sage-femme indépendante est conventionnée, ce qui vous assure l’application de tarifs conventionnels ainsi qu’un remboursement de ses honoraires à 100 %.
Faux,  nos soins sont pris en charge entre 70 et 100 % ;  la prise en charge au titre de l’assurance maternité est de 100%, le reste à 70%
En cas de non-conventionnement, le remboursement s’élève alors à 75 %.
Faux Le remboursement se fait sur un tarif dit d’autorité inférieur à 1€ par consultation.

 
Pour une sage-femme conventionnée, vos consultations de suivi, vos séances de préparation à la naissance, c’est-à-dire l’ensemble de vos examens médicaux obligatoires, sont pris en charge à 100 % dans la limite des tarifs de base de l'Assurance Maladie. Le tarif conventionnel applicable depuis avril 2008 est de 17 € pour une consultation.
Faux 19 € pour une consultation de grossesse.

Au sixième mois, vient la quatrième consultation de suivi. Si pendant les 5 premiers mois de votre grossesse, vos frais médicaux sont remboursés aux tarifs habituels, à partir du premier jour de votre sixième mois de grossesse, tous vos frais médicaux remboursables sont pris en charge à 100 %. 
La première consultation de suivi avec votre sage-femme (qui se déroule avant le troisième mois de grossesse) est prise en charge à 100 %. Vous bénéficiez ensuite de plusieurs consultations de suivi échelonnées au cours des 9 mois.

Lors du premier rendez-vous, votre sage-femme vous prescrit votre première échographie qui est prise en charge à 70 %, ( c’est la même chose lorsque l’échographie est prescrite par un médecin) ainsi que des examens sanguins (groupe sanguin, dépistage de la rubéole, de la toxoplasmose, de l'hépatite B, etc.) qui sont intégralement pris en charge.
Lors de cette première consultation et en fonction de votre situation de votre grossesse, votre sage-femme peut aussi vous préconiser un frottis pour le dépistage du cancer du col de l’utérus qui est pris en charge à 70 %.
Pas en fonction de la grossesse mais de la date du dernier frottis réalisé  (plus de 2 ans)

Afin de détecter certaines maladies génétiques, elle peut aussi vous proposer un caryotype fœtal et une amniocentèse qui sont entièrement pris en charge (sous réserve de l’accord préalable du service médical de votre caisse d’Assurance Maladie pour le caryotype fœtal).
Faux : elle propose (et c’est obligatoire de le proposer) un dépistage sanguin du risque de trisomie 21. Si les résultats montrent un risque supérieur à 1/250, elle vous adresse au médecin et c’est avec ce praticien que la décision d’amniocentèse se prend.

Les examens médicaux du suivi de la grossesse sont tarifés à 19 € selon la Sécurité Sociale.
Ben oui, 19 et pas 17 €
 
Au quatrième mois de grossesse, lors de votre deuxième consultation de suivi, votre sage-femme vous propose de débuter vos séances de préparation à la naissance. Dans la limite des tarifs de base, votre Assurance Maladie prend intégralement en charge vos 8 séances de préparation à l’accouchement classique. A noter : les autres préparations (sophrologie, haptonomie, etc.) ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.
Faux : sophrologie, yoga, haptonomie piscine peuvent être remboursés au titre de la préparation à la naissance. Cependant les sages-femmes sont tenues d’associer à ces "techniques" des temps d’informations et d’échanges sur la maternité, la parentalité etc…
 
Au cinquième mois, vous avez rendez-vous avec votre sage-femme pour votre troisième consultation de suivi, ainsi que pour votre deuxième échographie qui est là encore prise en charge à 70 %.
Au huitième mois de grossesse, votre troisième et dernière échographie (si votre grossesse ne présente aucun risque) est prise en charge à 100%.
 
Après l’accouchement, plusieurs examens vous sont proposés par votre sage-femme, ils sont tous pris en charge à 100 % :
- Deux séances individuelles de suivi postnatal, du 8ème jour suivant l’accouchement jusqu’à l’examen médical postnatal, au tarif conventionnel de 18.55 €
Faux : Ce n’est  pris en charge à 100% qu’entre le 7ème et le 11ème jour après l’accouchement (sinon 70%)

- La consultation postnatale obligatoire,
- Ainsi que des séances de rééducation périnéale.

Dommage d'omettre le suivi à domicile  en cas de sortie précoce, les consutations d'allaitement, le suivi du nouveau-né ...

En fonction de votre mutuelle et de ce que votre contrat prévoit, votre complémentaire santé peut prendre en charge les dépassements d’honoraires et compléter le remboursement de la Sécurité Sociale.
C’est vrai. Mais n’oublions pas que la prise en charge des dépassements d’honoraires (dépassements théoriquement interdits aux SF conventionnées) par les mutuelles contribue à augmenter leurs primes et à réduire l’accès aux complémentaires pour les moins riches…

Certaines sages-femmes appliquent également le tiers-payant, n’hésitez pas à interroger la vôtre à ce sujet !

En résumé, un gentil papier qui promeut le recours aux sages-femmes mais qui aurait gagné à un peu plus de précision…


J-7  : Tous à Paris à jeudi prochain à 11h devant la maternité de Port-Royal !


16 avril 2011

SF, mode d'emploi !

La longue discussion qui suit a eu lieu par mail avec Alexandra, lectrice de ce blog. L'idée de publier nos échanges nous est venue en imaginant que cela pourrait intéresser d'autres parents. 


Accompagnement de la grossesse
Quels types d'accompagnement existe-t-il vraiment ? On ne nous présente principalement que le suivi gynécologique, ce qui ne parait pas idéal finalement. Donc qu'en est-il ?
Lorsque la grossesse est "normale ", le suivi peut-être assuré par une sage-femme (libérale, PMI ou salariée en maternité), un médecin généraliste, un gynécologue de ville ou un obstétricien. C’est aux femmes de choisir le praticien qui leur conviendra le mieux.

Dans la mesure où une majorité de femme accouchent à l'hôpital (par choix ou faute d'alternatives), quelles sont les options car il faut un minimum un rendez-vous dans l'hôpital pour s'ouvrir un "droit" à accoucher ?
Il ne s’agit pas d’avoir un rendez-vous pour avoir le droit mais d’avoir un dossier dans la structure pour permettre à l’équipe qui t’accueillera le jour J de te connaitre. Les recommandations actuelles sont de faire les trois dernières consultations (7ème, 8ème et 9ème mois) dans la  maternité (avec une sage-femme ou un obstétricien). Dans les faits, ce ne sont souvent que les deux dernières consultations qui sont prévues en maternité.

Est ce obligatoire de se faire suivre à l'hôpital d'ailleurs ? On ne va quand même pas me mettre à la porte si je suis en travail et que j'arrive à la maternité ? Est ce simplement pour des questions administratives ?
Obligatoire non, très souhaitable oui. Pas facile pour la sage-femme d’accueillir quelqu’un dont elle ne sait rien … Premier ou quatrième bébé ? antécédents d’accouchements faciles ou pas ? groupe sanguin ? etc.. Du coup, tu  risquerais de te sentir bombardée de questions plutôt qu’accompagnée…

Peut-on se faire suivre uniquement par une sage femme de l'hôpital pour se garantir ce droit ?
Se faire suivre dès le départ au sein de la structure est un choix qui t'appartient et qui dépend aussi un peu de l'organisation de l'hôpital. La plupart du temps, seules les deux dernières consultations sont "exigées" sur place.

Accompagnement par une la sage Femme
Que peut prendre la sage femme en charge ? Peut elle encadrer complètement la grossesse ou y-a-t'il des rendez-vous obligatoires qui doivent être effectués ailleurs ?
La sage-femme est compétente pour le suivi d’une grossesse "normale". En cas d’anomalie, son rôle est de la dépister puis de passer le relai (partiel ou total selon les situations) au praticien compétent.
La plupart des grossesses se passant sans problème, on peut être tout le temps suivie par une sage-femme ; (pour ma part, j'assure les consutations jusqu’au 7ème mois de grossesse puis je passe le relai à une sage-femme de la maternité ).

Qu'est ce que l'accompagnement global ? J’en ai entendu parler mais je ne sais pas ce que ça veut dire vraiment, et aussi, est ce couteux ?
L’accompagnement global consiste à être suivie par la même sage-femme (éventuellement pas un nombre restreint de sages-femmes, 2 ou 3) dès le début de la grossesse, pendant l’accouchement puis les semaines voire les mois suivant la naissance (suites de couche, allaitement, consultation postnatale).
C’est actuellement possible soit en accouchant à domicile (mais faute d’assurance professionnelle et devant l’hostilité des réseaux de périnatalité, peu de sages-femmes ont cette pratique), soit en trouvant une des trop rares sages-femmes ayant un accès à un plateau technique (pouvant accompagner les parents lors de l’accouchement au sein d’une maternité).
Les maisons de naissance tant espérées devraient permettre – quand ???? - d’élargir cette possibilité à plus de sages-femmes et donc à plus de parents.

J'ai aussi lu quelque part que cela coutait cher ? Pourquoi (si c'est effectivement le cas) ? Ce n'est pas un accompagnement reconnu par la sécu ?
La sécurité sociale prend en charge les frais liés à cet accompagnement mais les tarifs des sages-femmes sont dérisoires.
Une consultation est payée 19 € (et même 17 € avant la déclaration de grossesse)
L’accouchement, quelqu’en soit la durée, est coté exactement 312.70 €
En cas d’accouchement à domicile, les visites de suivi pour la mère et le bébé pendant 6 jours sont incluses dans ce tarif ! En cas d’accouchement en plateau technique, la sage-femme a le droit de facturer en plus les visites de cette première semaine (46.21€ pour les 2 premières visites, 35.61€ ensuite)
Si tu déduis une moyenne de 50 % de charges, les sages-femmes sont les smicardes des professions de santé et travaillent à des tarifs horaires indécents pour les accouchements.
Par ailleurs, l’accompagnement global suppose une disponibilité totale puisqu'elles peuvent être appelées à tout instant pour une naissance.
Certaines travaillent malgré tout pour les tarifs conventionnés, leurs actes sont alors intégralement remboursés par la sécurité sociale.
D’autres demandent des dépassements d’honoraires non pris en charge. C’est un accord à trouver entre sage-femme et parents.

Je crois comprendre qu'à quelques exceptions près, les sages femmes ne peuvent pas nous faire accoucher à l'hôpital car on ne leur ouvre pas le "plateau" technique. Mais peuvent-elles être présentes tout de même ? Pendant le travail par exemple ?
Dans l’absolu, on peut être accompagnée par qui on veut lors de l’accouchement. Aucun texte n’interdit d’être accompagné par «sa» sage-femme.
Mais elle n’aura aucune possibilité d’intervenir dans la prise en charge et c’est une position finalement peu confortable pour tout le monde. Pour les parents qui se retrouvent avec deux "référentes", pour la sage-femme de la maternité qui peine à trouver sa place dans une relation déjà étroitement installée, pour la sage-femme accompagnante qui doit suivre ce qui se passe sans pouvoir intervenir.
Mieux vaut je crois prendre contact avec l’équipe en amont de l’accouchement pour faire entendre ses besoins. Le jour J, si c'est une volonté commune, la relation s’établit très rapidement entre parents et sage-femme.

Comment ça se passe concrètement quand on se fait accompagner par une sage femme lors de l'accouchement ? Est ce que malheureusement, elle ne peut nous suivre que lors de la grossesse mais arrivé l'accouchement, elle ne peut être présente ? Par exemple, peut-elle venir chez nous pendant le travail jusqu'à ce qu'on se rende à l'hôpital ?
Ca fait partie des choses envisageables… c’est fonction de la disponibilité de la sage-femme, des distances… juste une remarque : aucun tarif n’est prévu pour les sages-femmes dans ce cas là. Elle ne peut facturer qu’une consultation à 19 € (ou alors compter des honoraires non remboursés). La bonne volonté des sages-femmes trouve ici ses limites… Se rendre disponible, être amenée à annuler des rendez-vous au dernier moment, pouvoir être appelée à n’importe quel moment… pour 19 € dont ne resteront après déduction des charges que 8,50€ maximum ! (Pardon d’être aussi prosaïque…)

Et comment ça se passe si la sage femme n'est pas là/en vacances ou autre ? Quelqu’un peut- il prendre le relai ?
Les sages-femmes qui proposent un accompagnement global s’organisent autant que possible pour avoir un relai en cas d’impossibilité. (quand par exemple elles sont en train d’accompagner une naissance et sont appelées pour une autre).
Les périodes d’absences sont annoncées tôt et elles évitent d’accepter une grossesse dont le terme tomberait pendant leurs congés.

La sage femme, il me semble, peut assurer un suivi dans les premiers jours qui suivent l'accouchement si on retourne à la maison tôt (sinon, je ne sais pas si elle peut venir à l'hôpital), tu confirmes?
Les sages-femmes libérales peuvent assurer le suivi après la sortie de maternité et viennent à domicile en cas de sortie précoce. Elles pourraient éventuellement venir à l’hôpital mais on se retrouve toujours dans le même cas de figure, il y a d’autres sages-femmes présentes au sein de l’hôpital et quelle serait alors la place de la libérale ?

Faut-il avoir été suivi par une sage femme tout l'accouchement pour que ce soit possible ?
Ce n’est pas impératif. Mais il est vrai que les libérales préfèrent en général proposer un suivi continu et retrouver en postnatal les parents rencontrés avant l’accouchement. La relation s’est déjà installée et les retrouvailles sont d’autant plus simples et chaleureuses…

Accouchement
En fait, quelles sont les "formules" qui existent en France ? La question est vague, mais finalement, je ne sais même pas s'il y a beaucoup d'alternatives à l'accouchement à l'hôpital, et si on choisit autre chose, quelles sont les risques (pas spécialement d'un point de vue médical (bien qu'on nous bourre le crane sur les médecins savent tout blablabla) mais aussi du point de vue de la prise en charge secu etc) ? Les maisons de naissances n'existant pas en France, quel choix avons nous ? à part de trouver une maternité style "amie des bébés" ?
Si je récapitule rapidement,  on peut accoucher en maternité (publique ou privée), en plateau technique, à domicile.
Les deux dernières options permettent un accompagnement global avec un nombre très restreint d’intervenants. Mais ces situations sont réservées aux femmes dont la grossesse puis l’accouchement se présentent parfaitement normalement et qui ne souhaitent pas de péridurale.
Par ailleurs, les sages-femmes accompagnant les accouchements à domiciles sont rares, celles ayant un accès au plateau technique d’une maternité le sont tout autant.
Ces options ne pourront se développer qu’avec un soutien fort des parents démontrant que cette « prise en charge » est vivement souhaitée. Les maisons de naissance auront besoin du même soutien pour parvenir à vaincre tous les obstacles qui leurs sont opposés.
L’accouchement en maternité ne doit pas être envisagé comme un "pis aller". Le principal défaut des structures est souvent de travailler à  "flux tendu", avec des équipes souffrant de ne pas avoir la disponibilité qu’elles souhaiteraient. Il n’empêche que les professionnels exerçant au sein de ces maternités sont tout aussi attentifs et soucieux que les autres. Et que le dialogue qui s’instaure pendant la grossesse et/ou au début de l’accouchement est essentiel pour leur transmettre tes attentes et tes besoins.



 

12 avril 2011

Faillibles

Un peu de tangage sur ce blog les derniers temps ; quelques sujets explosifs : l’épisiotomie (Ne coupez pas), les exigences de certains parents (VIP), la déshumanisation des maternités faute de personnels et de moyens (Teasing).

Je ne renie rien de ce que j’ai écrit,
mais m’étonne cependant de l’âpreté de certains commentaires.

Je suis la naïve de service...
Les soignants sont bienveillants et dévoués ; seules les conditions qui leurs sont faites les amènent à se montrer indifférents.
Les parents respectent nos compétences et nous font confiance pour peu que nous prenions le temps d’expliquer nos décisions.
Les femmes sont déterminées à vivre intensément la mise au monde.
Ben c’est pas vrai !

Les soignants sont pervers et jouissent du pouvoir qu’ils ont sur les soignés.
Les parents sont obtus et refusent d’entendre ce que nous voulons leur transmettre.
Les femmes ne voient dans la mise au monde qu’un ennuyeux et douloureux passage imposé.
Ben c’est pas vrai non plus !

La réalité est forcément plus complexe que ces quelques raccourcis béats ou rageurs.

Ainsi cette ancienne collègue, obsédée par le risque de complication obstétricale, affichant pour les accouchements qu'elle accompagnait un taux d’intervention médicale bien supérieur à la moyenne. Situation bloquée jusqu’à ce qu’elle révèle un pan de son passé. Le décès d’un bébé lui avait été imputé "par défaut de surveillance," alors que seule sage-femme de garde dans une maternité surbookée, une autre situation urgente avait réclamé toute son attention. Elle avait ensuite été jugée et condamnée pour faute grave.

Ou encore ces parents plus qu’exigeants dans les suites de l'accouchement, agressifs, réclamant incessamment notre présence, persuadés que les saignements étaient anormaux,  sourds à toutes nos tentatives d'explication ou de réassurance … jusqu’au moment où elle a pu évoquer sa tante maternelle morte en couche d'une hémorragie.

Et aussi cette femme, absente à sa grossesse, fuyante lors de son accouchement, indifférente à son enfant. Après une fausse couche mal expliquée par un praticien débordé, elle s'était persuadée qu'elle ne pourrait être mère et se préservait de la perte annoncée en refusant de s’attacher à son bébé.

Tout au long de la maternité, l’histoire de chacun des intervenants viendra peser sur son déroulement, son vécu. Nous avons tous à faire avec ce que nous sommes, ce que nous portons, nos failles et nos blessures.
C’est ainsi.

Alors tentons de préserver l’espace de dialogue apaisé que j’ai souhaité créer ici. Expliquer les contraintes des uns, entendre les besoins des autres.
Et réciproquement.

 

 

11 avril 2011

Une femme/une sage-femme

Les sages-femmes réclament les moyens d'exercer le métier qu'elles ont choisi.

Parce que les maternités sont surbookées et les personnels débordés.
Parce que l'hypertechnicité vient remplacer l'humanité d'une présence.
Parce qu'il n'existe pas de lieux dédiés à l'accouchement physiologique.
Parce que l'accompagnement global souhaité par les parents peine à exister.
Parce que tout maintenant doit se gagner de haute lutte.

Parents et professionnels manifesteront ensemble le 12 mai à Paris

Et il fera beau !

Toutes les informations ici

Je compte sur chacun d'entre vous pour faire largement circuler cet appel. Sans les parents, 20000 sages-femmes ne pèsent rien. Avec eux, elles peuvent tout !

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28 mars 2011

Mobilisation

Je vous espère nombreux à connaitre cet appel et à le relayer largement.

De multiples manifestations auront lieu samedi prochain dans chaque région et nous nous devons chacun d'y participer.

Une amie, sage-femme et militante, me racontait récemment l'ébahissement de ses interlocuteurs lorsque elle avait déclaré avec fougue - et une certaine candeur - au cours d'une très officielle réunion "Mais on n'a pas le droit de faire du fric sur la santé des gens".

Toute la question est là...

Le budget de l'assurance maladie n'est pas indéfiniment extensible et il y a bien évidemment des arbitrages à faire mais ils doivent être dictés par le souci du plus grand nombre et non par les intérêts privés de quelques uns.

La santé n'est pas une marchandise !

 


Edit de 13h30 : une fois sur la récap nationale, faut ouvrir les CR de réunions pour avoir accès aux infos locales.

 

 

14 mars 2011

Politiquement incorrect !

Au lendemain de la journée de la femme, un débat éclairant a eu lieu sur les bancs du Sénat.
L'aberration législative mentionnée dans mon précédent billet se doit d’être corrigée et un nouvel amendement avait été déposé en ce sens,  examiné le 9 mars dernier.

Petit florilège ...

M. Xavier Bertrand, ministre. Je veux être sûr que votre rédaction ne confère pas une compétence exclusive aux sages-femmes, et qu’elle n’instaure donc pas une interdiction de fait pour les médecins.
Ne pas se couper de son électorat, ne pas se couper de …

M. Alain Milon, (médecin UMP) La prise d’hormones peut entraîner des perturbations, ne serait-ce qu’au niveau sanguin. C’est pourquoi, afin de révéler d’éventuels désordres, les textes prévoient qu’une prise de sang doit être faite au moins une fois par an.
Faux ! Les recommandations de la Haute Autorité en Santé prévoient deux bilans à 6 mois d’intervalle lors de la première prescription puis un tous les cinq ans. Comme quoi on peut être médecin et ne pas connaitre les recommandations de la HAS...

Mme Raymonde Le Texier. (PS) répond à juste titre : La sage-femme peut prescrire la prise de sang 

M. Alain Milon s'enferre. Moi, je veux bien, mais elle devra aussi vérifier le cholestérol, la glycémie… 
Il me semblait même que là était le but de cette prise de sang !

Et dans ces conditions, pourquoi ne pas confier le soin de réaliser l’analyse à une personne autre qu’un biologiste ?
??? Il ne s’agit pas de confier une nouvelle compétence aux sages-femmes qui prescrivent et interprètent au quotidien des bilans biologiques mais de leur donner la possibilité de le faire dans un autre cadre que celui de la périnatalité.

Il faut savoir poser des limites.
Affirmation révélatrice. Il faut poser des limites à ces sages-femmes qui ont l’outrecuidance de venir empiéter sur le territoire des médecins !

Mme Muguette Dini. (Union Centriste)  Ce que je veux, c’est rendre service, éviter  les grossesses de très jeunes filles qui se terminent par des catastrophes. Il me paraît préférable de faciliter l’accès à la contraception, ce qui n’exclut pas la nécessité de se montrer d’une extrême vigilance en matière de surveillance.

Mme Nathalie Goulet. (Union Centriste) intervient de la même manière
En premier lieu, il est bien clair que les sages-femmes ne vont pas empiéter sur le travail des médecins, qu’elles leur enverront leurs patientes en cas de problème. Je considère que nous pouvons faire confiance à cette profession, indispensable dans notre paysage médical.
En second lieu, j’attire l’attention du Sénat sur la kyrielle d’articles qui ont été publiés hier, Journée de la femme, faisant notamment état de l’augmentation de 22 % du nombre des IVG chez les mineures.

M. Gilbert Barbier. (Chirurgien RDSE) M. Le rapporteur a souligné un problème très important : si les sages-femmes ont été formées pour assurer le suivi d’une grossesse, la prescription d’une pilule contraceptive constitue un acte médical majeur.
Que toutes celles qui ont reçues une ordonnance de pilule sans avoir été interrogées sur leurs antécédents, leurs éventuels problèmes de santé, leur souhait en matière de contraception lèvent le doigt.

Nous le savons aujourd’hui, chez une femme sous pilule, il faut surveiller attentivement l’apparition de certains troubles thyroïdiens. Si la sage-femme revoit sa patiente en consultation, peut-être lui prescrira-t-elle des examens de ce type, mais je ne suis pas persuadé que la sécurité sociale acceptera de les rembourser.
Voila maintenant que l'on convoque le porte monnaie  ! Evidente mauvaise foi qui met en avant un imaginaire problème de remboursement. La sage-femme peut prescrire tous les "examens nécessaires à l'exercice de sa profession", examens très normalement pris en charge par la sécurité sociale.

Aussi, je ne comprends pas que M. le ministre soutienne une telle disposition. En effet, elle va à l’encontre de la santé publique.
 Favoriser l’accès à la contraception serait donc une menace pour la santé publique !

Je ne suis pas convaincu qu’autoriser les sages-femmes à prescrire des contraceptifs permettrait une diminution du nombre des IVG.
Ah bon ?

D’autant plus que  cette prescription pourrait s’adresser à des mineures. Vous souhaitez qu’une sage-femme puisse prescrire la pilule à des jeunes filles mineures sans avoir recours à l’avis du médecin.
Où est le problème ?

Ces propos sont désarmants.
C’est la stupidité de cette intervention qui est désarmante

Je ne peux que m’opposer à cette disposition. 
Solidarité  médicale et toute puissance masculine obligent...

Mme Catherine Deroche. (UMP médecin) Je considère que l’on mélange les genres en sortant les sages-femmes de leur rôle, qui tourne autour de la grossesse et de l’accouchement, pour leur permettre de faire une prescription qui est médicale.
Notre compétence est plus large et inscrite dans le code de la santé publique. Nul n'est censé ignorer la loi, encore moins celui qui la crée... non ?


M. André Trillard. (Vétérinaire UMP) La contraception n’est ni un acte banal ni un acte sécurisé. Il suffit pour s’en convaincre de considérer les difficultés parfois épiques que doivent surmonter les jeunes femmes âgées de 25 à 35 ans pour avoir des enfants après avoir suivi une contraception orale.
Encore un tout petit effort et il va nous annoncer que la contraception rend stérile...
Et infidèle aussi pendant qu'on y est ? *
 
La prescription de certaines substances larga manu par des professionnels qui ne sont pas au cœur de la problématique présente un risque.
On peut parler du médiator ?

Je respecte les sages-femmes, qui jouent un rôle très important, mais, force est de le constater, quelques-unes d’entre elles n’ont pas le niveau requis pour déceler les problèmes qui peuvent survenir du fait de la prise d’un contraceptif.
L'incompétence de certains, qu'ils soient médecins ou sages-femmes, ne peut être appelée pour discréditer une profession dans son ensemble.Votre "respect" ne m'honore pas...

 

Faut-il s'en étonner... cet amendement n’a pas été voté, à quelques voix près (145 pour, 154 contre)

Ma fibre féministe me fait souligner que l’ensemble des sénateurs ayant soutenu cet article sont des sénatrices.

Ma fibre militante me fait souligner que la seulefemme qui s’est prononcé contre l'extension de la prescription aux sages-femmes est médecin.

 


Vous trouverez l’ensemble des débats ici et les résultats détaillées du vote .

*Jean Coumaros : "Les hommes perdront alors la fière conscience de leur virilité féconde, et les femmes ne seront plus qu'un objet de volupté stérile". (débats lois Neuwirth; juillet 1967)

 

11 mars 2011

Tronquée

Tronquée cette information sur la possibilité d’un suivi gynécologique par les sages-femmes.
"A noter toutefois qu’il convient de passer par la « case médecin » pour se faire prescrire un éventuel bilan biologique. Que ce soit avant la première contraception, à l’occasion d’un renouvellement ou d’un changement de contraceptif".

Soyons précis ! Le titre III de l’article L5134-1 du code de la santé publique précise : Les sages-femmes sont habilitées à prescrire les contraceptifs locaux et les contraceptifs hormonaux. La surveillance et le suivi biologique sont assurés par le médecin traitant.

A cette lecture, je comprends :
-  que nous pouvons prescrire (et bien évidemment interpréter !) le premier bilan, celui qui accompagne la première délivrance d'une contraception.
(Précision utile : selon la Haute Autorité en Santé et en l’absence d’antécédents médicaux particuliers, ce bilan peut être différé de 3 à 6 mois, ainsi que l’examen gynécologique. En clair, une jeune fille peut repartir avec son ordonnance de pilule sans passer immédiatement par les cases labo et toucher vaginal).

-   que nous pouvons prescrire le bilan biologique suivant, à contrôler tous les cinq ans. Mais que le lobby médical souhaite nous considérer inaptes à interpréter le dit bilan.

- qu’il n’empêche, la consultation de suivi annuel permettant de renouveler une pilule, de réaliser un examen général et un frottis (tous les deux à trois ans) peut sans problème être effectuée par les sages-femmes.

CQFD.


Edit du 12/03: Voir aussi ce communiqué du conseil de l'Ordre des sages-femmes

 

Ce billet est périmé !! L’article 44 de la LOI n° 2011-2012 du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé a donné aux sages-femmes la possibilité d’assurer le suivi biologique de la contraception hormonale. 

 

16 février 2011

Question de genre

La profession de sages-femmes, féminine depuis la nuit des temps, s’est ouverte aux hommes en 1982. Une génération est passée depuis.
Les hommes sont pourtant restés très minoritaires (moins de 2 % !) jusqu’aux nouvelles modalités d'entrée dans les écoles. Depuis 2002, c’est en fonction de leur place au concours de première année de médecine que les étudiants peuvent choisir leur filière (médecine, dentaire ou maïeutique). Actuellement, les hommes représenteraient, selon les écoles, entre 13 et 20% des étudiants.

Pourtant, lors de récentes journées réunissant plus d’une centaine d’étudiants militants, le genre masculin était sur représenté.
Nous évoquons notre profession avec la même passion, dénonçons les mêmes dérives, espérons les mêmes évolutions. Mais je ne comprends pas pourquoi les hommes se montrent plus nombreux, plus mobilisés, pour défendre autonomie et reconnaissance professionnelle.

Du coup, je suis allée chercher un peu ce qui s'écrivait sur le sujet. Par exemple ce texte de Philippe Charrier sur l'intégration professionnelle des étudiants hommes sages-femmes.
Il propose cette explication : «Tout au long de leur formation, se dessine une logique de contournement symbolique des "compétences dites féminines". Elle peut se résumer de la manière suivante : à défaut de pouvoir posséder ces compétences, (…) ces hommes sages-femmes assurent symboliquement l’accouchement de la profession.(...) La plupart endossent un rôle maïeutique non seulement envers la parturiente mais aussi envers le groupe professionnel.»
Ainsi, les hommes chercheraient leur légitimité dans ce métier historiquement féminin en le sur-investissant.Théorie intéressante.
Mais il poursuit « Autrement dit, les hommes peuvent être des éléments déclenchant une réflexion des praticiennes sur leur propre travail».
Et là, mon sang ne fait qu'un tour. Nos représentants professionnels sont très majoritairement des femmes. Il n'y a qu'à se pencher sur la composition des conseils d'administration de nos associations et syndicats pour le vérifier.
Aussi souhaiterais-je vivement que l’on ne nous dénie pas la possibilité de réfléchir sans l'aide "d'éléments déclencheurs masculins" !!

Cependant, pour la génération montante, les choses semblent s’inverser.
Nous portons les mêmes idées et laisser les hommes défendre seuls la profession ne serait pas forcément la trahir.
Juste réitérer un partage des rôles éculés.

Sages-femmes, mes sœurs, réveillez-vous ! Nos représentations se doivent d'être paritaires.


4 février 2011

Unifiées

Un mouvement unitaire des sages-femmes s'est créé fin 2010, rassemblant de nombreuses associations et syndicats professionnels, certaines centrales syndicales et le Ciane, (collectif d'associations de parents).
Ses revendications concernent bien évidemment les conditions de travail et de rémunération des sages-femmes mais il dénonce également la déshumanisation des "usines à bébé", la fermeture des maternités de proximité, le recul sur l'expérimentation des maisons de naissance.
Tout n'est pas encore parfait puisque que certains tiraillements persistent autour de l'ouverture des plateaux techniques aux libérales et de l'accouchement à domicile.
Mais c'est un mouvement riche d'espoir parce qu'il fédère des sages-femmes de tous horizons qui réclament les moyens d'accompagner au mieux chaque femme, chaque couple, en attente d'enfant.

Une pétition est à signer en ligne ici. A faire circuler très largement....

PS : Pardon pour cette info un peu tardive. Je l'ai relayée immédiatement sur Twitter en omettant que les lecteurs de l'un ne sont pas forcément les lecteurs de l'autre...

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