Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dix lunes
26 mai 2011

"Nous aurions pu nous sentir blessées ! "

 

Comme signalé dès hier soir dans un commentaire (bravo pour cette réactivité !), le Syngof présente ses excuses aux sages-femmes et les pages en question (cf billets du 14 et du 23 mai) ont été supprimées.

Saluons cette volte face. Mais il est un peu facile d'avoir ainsi porté l'opprobre sur notre profession puis de s'en dédouaner en rédigeant quelques brèves et banales phrases de regret.

La technique est très courue ces derniers temps !
Etape 1 : lancer une belle grosse moche provocation (au hasard, RSA, immigration, échec scolaire, troussage de soubrette...)
Etape2 : attendre les réactions...  
Si elles sont modestes, voire inexistantes, en déduire que l'on peut taper plus fort...
Et passer à l'étape 3 : l'offensive majeure.

Le Syngof s'est fait piéger par l'apparente docilité des sages-femmes. Les réponses au premier communiqué ont été plutôt modérées. De multiples raisons peuvent l'expliquer ; le surbooking de l'ensemble de la profession, la trop faible proportion de sages-femmes investies dans les représentations syndicales et associatives, la volonté de consensus entre ces différentes représentations, la crainte de froisser une profession dans son ensemble (eux ne s’étaient pourtant pas gênés !)... Nos réactions sont restées assez discrètes. Par exemple, la réponse envoyée au Syngof par notre Conseil de l'Ordre, claire et sans concession, n'est pas publiée sur leur site.

Fort de notre supposée soumission, le Syngof a donc entamé l'étape suivante mais s’est montré si violent que nous ne pouvions rester indifférentes.
Cette nouvelle attaque concernait les actuels débats parlementaires sur la prescription du suivi biologique de la contraception par les sages-femmes.
Extraits :
Le SYNGOF y est totalement opposé et veut surtout alerter les femmes et les jeunes filles de la perte de chance que représente cette mesure, si elle était adoptée.
Cette économie attendue compensera-t-elle les indemnisations consécutives à cette gigantesque prise de risques par les femmes ?

Enfin, de toutes parts, les voix des sages-femmes se sont élevées ; menaces de procès, appels à envahir les boites mails des auteurs des communiqués, sollicitations des associations et des syndicats de sages-femmes à réagir fortement... Nous n'étions, au final, pas si dociles !
Les femmes, nos "patientes", se sont aussi fait entendre en soulignant combien elles pouvaient êtres satisfaites de nos soins... et le Syngof a reculé.

Jolie victoire à partager entres sages-femmes et usagers.
Amère victoire car rien n’est résolu sur le fond. Quelques mots d’excuses ne peuvent suffire à balayer le mépris.




Publicité
Publicité
Commentaires
1
Oui Fluorette, je sais que ces positions ne sont pas représentatives de l'ensemble de la profession. Sur le terrain, nous travaillons très souvent en bonne intelligence et c'est heureux, pour nous comme pour les femmes dont nous prenons soin.<br /> J'aimerais juste que cette conception apparaisse de temps à autre dans la bouche de ceux qui ont le pouvoir de peser sur les décisions de la CNAMTS, du ministère de la santé... car là, on la sent la force du lobby !
F
J'ai toujours naivement tendance à penser qu'on pourrait bosser tous ensemble sans chercher à tirer la couverture à soi, sans se faire des petites vacheries, sans casser du bois sur les autres.<br /> Le dénigrement des sage-femmes par certains médecins (oui parce qu'on n'est pas tous comme ça et que nos représentants sont des glands) est une aberration.<br /> <br /> Si ça peut te rassurer, ils cassent aussi du bois sur nous, jeunes médecins, en nous faisant passer pour des idéalistes inconscients. Quand je les cotoie syndicalement et politiquement, j'ai toujours l'impression que c'est pour qu'ils gagnent plus d'argent. Jamais dans l'intérêt des patients.<br /> Ce n'est pas qu'une histoire de profession, c'est une histoire de personne.
D
@ Koa : elle m'a expliqué qu'elle ne faisait un TV qu'en cas de "signes" (pour mon cas des contractions répétées et douloureuses qui m'angoissaient beaucoup).<br /> pour rejoindre pétroleuse, me regarder, me demander de lui dire quand je me sentais prête et ne pas insister si j'ai mal, ça change tout que l'on est affaire à un homme ou à une femme.<br /> je suis d'accord que ça peut être une situation embarrassante pour un homme mais un peu d'humanité ne fait pas de mal.
L
Retour d'une excellente soirée et là...confrontation directe à la réalité : nous sommes gouvernés par ...des avocats et des...médecins ! ça me parle, ça me rend même plutôt morose, agacée, voir dénudée de toutes mes aspirations à un monde meilleur. Et je me dis : pourtant tu votes, tu exprimes tes convictions de citoyenne et...rien ne change. Alors tu t'engages dans des assos, tu milites, tu t'exprimes sur des blogs, bref tu tentes de faire vivre tes idées, et rien ne vient !!! ...Alors tu continues, chaque jour, tu échanges et tu encourages, tu soutiens, tu crées du lien, tu essaies de porter ta petite pierre, ou plutôt ton gravillon, pour que le chemin soit meilleur, ça rame un peu mais tu as comme un sentiment que cela peut aller mieux, tu regardes un bébé téter au sein de sa mère et tout s'apaise. Le problème : cela ne dure pas longtemps, tu dois t'y recoller le lendemain...c'est pour quand la retraite ?
L
... le lobbying, infiltrer le milieu de la politique... Parce qu'avec toute l'implication des parents, les loi sont pas prete de changer. Tiens ça parle à quelqu'un le fait que la majorité de nos politiques sont soit des avocats, soit des médecins ?<br /> :(
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Publicité