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Dix lunes
12 avril 2013

Odile vend sa soupe

 

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Odile Buisson veut vendre son livre et elle fait le nécessaire pour qu'on en cause,  se répandant dans tous les médias, assaisonnant un peu plus les sages-femmes à chaque nouvelle occasion. La seule riposte sensée, c’est de surtout ne pas acheter son bouquin, même si vous brûlez de savoir quelles autres absurdités l’on peut y trouver, même si une telle accumulation de mépris vous donne envie de décortiquer chaque affirmation pour mieux la démonter.…

Dans le dernier article publié par Charlie Hebdo, le propos devient réellement caricatural.

L'hebdomadaire a offert aux sages-femmes une réponse de 2000 signes pour commenter l’article en ligne.

2000 signes ça peut-être trop long : "Ce torchon est un tissu de mensonges juste bon à rejoindre le compost - entrisme écologique oblige - au fond de mon jardin."

Ou trop court  : cet article fait 5050 signes ; c’est selon.

Depuis le 18 mars, j'ai publié cinq billets pour décortiquer le livre. Je l’ai fait calmement, en argumentant point par point, afin de mettre en évidence les approximations, omissions, sophismes et autres dérives de l’auteur. Et m'étais promis de ne plus y revenir.

L''argumentation est inutile face à la mauvaise foi multi martelée.

Odile se contrefout des femmes et la bannière du féminisme n’est là que pour donner un semblant de probité à une attaque qui n’est que corporatisme, mesquinerie, stupide lutte de pouvoir dont les femmes seraient, si ses thèses était reprises par d’autres gynécologues, les premières victimes.

"Qu’elles soient les gynécologues du futur, bienvenue, au contraire. Mais qu’elles se forment pour faire le boulot !"
Mais toute la question est là chère Odile, nous ne sommes pas gynécologues, nous sommes sages-femmes. Nous réalisons les dépistages et orientons vers les spécialistes quand cela est nécessaire.

Mais c’est moi la sage-femme qui vient  de repérer une contre-indication formelle à la prise d’une contraception oestro progestative  renouvelée depuis des années par un gynécologue hautement formé, c’est moi la sage-femme qui explique à la dame que contrairement à ce que lui affirme son gynéco, les anti-inflammatoires ne sont pas contre indiqués avec un DIU(stérilet) au cuivre, c’est moi la sage-femme qui donne pour 21€ les réponses que le gynéco à 80 € n’a pas daigné fournir, les dix minutes imparties à la consultation étant écoulées, et c’est encore moi la sage-femme qui explique que le retrait n’est pas une méthode de contraception alors que le gynéco s'est contenté de différer (sans autre bonne raison que sa propre habitude) la prise de pilule, demandant d'attendre le retour de couche. * 

Je connais de nombreux gynécologues qui font extrêmement bien leur travail, se montrent disponibles, sont à l’écoute de celles qu’ils reçoivent, soucieux d’adapter traitements et conseils à chaque personne accueillie. Ceux-là - étonnamment ! -  se réjouissent de notre collaboration qui libère un peu de leur temps pour les situations nécessitant leur expertise.

"Elles sont de profession médicale, bien sûr, mais elles n’ont pas franchement de comptes à rendre".
Pas de compte à rendre ? Nous en avons, et comme tout soignant, à rendre d’abord à celles dont nous prenons la santé en charge. Ce qui défrise Mme Buisson, c’est  que les sages-femmes osent s’affranchir de la tutelle des gynécos pour imaginer travailler en partenariat plutôt que sous leurs ordres !

"Et moi, je n’aime pas trop les milieux clos féminins, où il peut y avoir un entrisme écolo ou religieux".
Quelle belle leçon de féminisme ! Ces pauvres êtres influençables que l’on nomme femmes seraient donc à la fois en quête perpétuelle de gourou et incapables de se défendre des attaques écologistes (j’avoue, j’ai ma carte EELV) ou religieuse (suis pas baptisée, j’ai bon ?).

"Parce que, dans les maisons de naissance, les sages-femmes ont le droit de faire des dépassements d’honoraires…"
Rappelons que les maisons de naissance n'existent pas mais que, dans l' attente d'une expérimentation officielle, certains lieux tentent de s'en rapprocher. Le seul visité par Madame Buisson est Pontoise et les sages-femmes y sont salariées.
D'autres sages-femmes, ailleurs, pratiquent l’accompagnement global. Elle sont disponibles à chaque instant le dernier mois de la grossesse, assument l’entière responsabilité de l’accouchement, accompagnent tout le déroulement du travail, de la naissance et des heures qui suivent pour 313 € dont il faut retirer au minimum 50 % de charges… plutôt que déplorer d'éventuels dépassements d'honoraires, Odile Buisson aurait pu à raison s'offusquer de ces tarifs ridicules.
Le reproche est en outre particulièrement savoureux venant de celle qui a choisi d’exercer en secteur 2 (cf site ameli-direct.ameli.fr)

 

Voilà, il suffit ! Vos erreurs et errances ne méritent pas que l'on s'y attarde plus.  D'aucuns ont pu vous croire sincèrement préoccupée par la santé des femmes. Vous ne défendez que vous même.

Mais les femmes, soyez en certaine, n'en sont pas dupes.

 

 

*hasard ou coïncidence, je jure que trois de ces quatre situations datent de moins de 24 heures.

©Photo

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Commentaires
S
Ce qui me fait mal au coeur, c'est qu'une fois informées, on peut ignorer les communications d'Odile. Mais quand on est une future maman peu informée, on "tombe" trop facilement sur ces gens qui nous font croire qu'hors le gyneco point de salut, bref qui nous chosifient tout en expliquant vouloir l'inverse. Laisser cette femme communiquer ainsi, c'est lui laisser le champ libre pour que la majorité des femmes se laissent charcuter. D'ailleurs, j'ai lu l'article de Charlie hebdo et les dessins sensés dénoncer les pratiques des SF-MdN-Ecolo-SainteDouleurFaisDeMoiUneMere ne peuvent exister qu'en maternité.<br /> <br /> La femme en position gyneco, jambes attachées, vagin exposé, mari près de sa tête qui se demande ce qu'il fait là me rappelle tellement la naissance en maternité.<br /> <br /> La femme attachée bras en croix rappellera à toute mère césarisée ce qu'elle a vécu au bloc, et certainement pas ce qu'elle aura vécu avec une SF liberale qui n'a nul besoin d'attacher une mère. D'ailleurs ce dessin montrant une femme en croix se moque de la culture de la douleur véhiculée par le christianisme. Si les croyances religieuses doivent être respectées, pourquoi pas la douleur acceptée par les femmes en travail ne le serait pas?
F
Comme Cam et Léon, la première fois que je suis allée chez une sage-femme, j'ai été choquée par le tarif de la consultation, vu le temps qu'elle avait passé avec moi !
M
Je ne suis pas Martin winckler, mais moi aussi je vous déclare ma flamme 10lunes. j'aime votre travail, votre blog et votre façon de voir les choses.
Z
Yael, entièrement d'accord avec toi.
B
Courage 10Lunes, ainsi qu'à toutes les sages-femmes qui font bien leur métier et que cette femme traîne dans la boue!
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