Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dix lunes
1 octobre 2009

Soutien

Nous nous croisons dans le couloir de la maternité. Elle promène son nouveau-né qui, me dit-elle, lui demande énormément d’attention. Il dort peu et pleure fréquemment mais se console facilement lorsqu'elle le prend contre elle.

Je la connais bien pour l’avoir suivie pendant ses trois grossesses. Celle-ci a été marquée par le diagnostic d’un cancer du sein chez sa mère qui laissait peu d’espoir de rémission. Pendant ces neuf mois,  il lui a été bien difficile de conjuguer cette vie en devenir et cette autre en train de s’éteindre.

Nous évoquons d’abord l’accouchement qui s’est déroulé simplement, l’allaitement qui ne pose aucun problème, les deux ainés qui vont bien, le papa qui est content… Au fil de son récit, le bébé, détendu, semble s’endormir dans les bras maternels.

Je prends ensuite des nouvelles de la grand-mère. Elles ne sont pas bonnes. Les traitements entrepris restent inefficaces et la médecine la condamne à brève échéance.
Son petit, toujours calme, a maintenant les yeux grands ouverts et ne semble pas perdre une miette de nos échanges.

Elle poursuit en racontant comment tout cela envahit ses pensées, combien la douleur est présente, la crainte de la perte insoutenable.
Puis ajoute en souriant à son bébé « il n’y a que quand je m’occupe de lui que je me sens bien…»

Et ce petit bonhomme qui semblait si exigeant m’apparait alors seulement déterminé à soutenir sa mère.

Publicité
Publicité
Commentaires
F
je remonte les posts gentiment, j'aurais pu "commenter" ici et là, des histoires, des circonstances faisant écho à mes vécus....mais je poste ici : j'ai accouché de mon 3ème enfant un 15 août, les quelques jours passés à la maternité j'ai fait l'aller-retour par un tunnel sous-terrain qui reliait le chu pour aller visiter ma mère en phase terminale d'un cancer dit "foudrayant", elle est partie le 2 septembre, la cérémonie a eu lieu le 5 sept - une date qu'elle détestait pour diverses raisons - j'avais pris seulement le bébé pour cause d'allaitement...il n'a pas bronché de l'après-midi et n'a réclamé sa tétée qu'une fois rentrés...<br /> <br /> oui, c'est très dur d'accepter de concilier la vie et la mort, la joie - immense - et la tristesse - immense !!!
C
Merci, pour tout.<br /> J'ai deux enfants, un garçon et une petite fille, née il y a deux ans et demi. Mon père s'est pendu 6 semaines avant sa naissance. Je ne suis pas une mère que l'on peut qualifier de "poule", j'étais bien décidée à faire comprendre à mes enfants que je ne les entourerai pas plus que nécessaire. Mais depuis le jour de sa naissance, ma fille a refusé de me quitter un instant, pleurait dès que je la posais dans son lit. Je l'ai tenue contre moi jour et nuit et l'ai allaitée jusqu'à l'âge de 19 mois. Aujourd'hui, c'est une petite fille très vivante et toujours très proche de moi. J'ai toujours su au fond de moi qu'elle voulait me réconforter de ce grand traumatisme vécu alors qu'elle grandissait dans mon ventre, et votre récit m'émeut énormément. <br /> Merci donc, pour tout l'amour et la douceur que vous transmettez à vos lecteurs.
M
oui, les bébés ont beau avoir quittés notre ventre, ils sont encore tellement "connectés" à nous leur mère que s'en est parfois incroyable. Pour mon aînée, qui avait des coliques effroyables de longues heures par jour, nous plongeant mon mari et moi dans d'interminables questionnements, consultations diverses et à la fin déprime, nous devons à une simple et formidable pédo-psychiatre à la retraite d'avoir apaisé notre petit bout : celle-ci se démenait pour nous faire comprendre avec ses pleurs combien elle ressentait mon mal-être intérieur, puisque nous avions déménagé dans un pays étranger un mois après sa naissance, pays dont je ne parlais pas la langue et dans des circonstances un peu bouleversées. Le simple fait d'en parler devant elle nous a calmé, et quelques jours plus tard tout allait beaucoup mieux... Quelle leçon de s'apercevoir que ce n'est pas seulement le parent qui apporte les soins à son bébé, mais que l'inverse est vrai aussi !
L
Le bébé et sa maman sont connectés. Ils se comprennent et se "ressentent" sans avoir besoin d'échanger des mots. Quand tout va bien c'est juste merveilleux. Quand ce n'est pas le cas, quelqu'un comme vous devient rapidement indispensable pour que chacun puisse entrer dans son rôle sereinement.... fascinant cette relation...
V
j'ai porté notre quatrième enfant (et j'allais fort lapsus dire j'ai porté ma mère!!) 8 mois pdt les derniers de ma mère que j'ai accompagnée jusqu'à la dernière minute de vie....Il restait un mois à tristan (tristan ne vient oas de triste mais de druide..mais qd même!)dans mon ventre et seulement à nce moment là il a vraiment bougé....seulement à ce moment j'ai accepté de le sentit bouger ..je ne sais pas...difficile le bain de vie et de mort ou de sentiment morbide à la fois....
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Publicité