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Dix lunes
21 février 2012

Résister

 

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Mes débuts ont été bercés par quelques lieux, quelques noms, symboles du combat pour l’accouchement respecté, Les Bluets et Les Lilas à Paris, mais aussi Pithiviers, Pertuis, Céret, Châteauroux, Rouen.

Pithiviers et Pertuis ne font plus parler d’eux, la maternité de Céret a disparu comme celle de Châteauroux*.
Les parisiens se battent pour survivre et faire perdurer les valeurs qu'ils défendent.
La mobilisation pour les Lilas semble avoir porté ses fruits ; aux Bluets, la bataille ne fait que commencer…

Comme souvent, la province fait moins parler d’elle que la capitale. Un peu excentré - la Haute Normandie, c’est pas central - le Belvédère a taillé sa route tranquillement. Mais là-bas aussi, la maternité est menacée, non pas de disparaitre mais de perdre son âme.

Depuis les années 70, l’équipe du Belvédère défend une certaine idée de la naissance, de l’accueil du nouveau-né - Leboyer publiait "Pour une naissance sans violence" en 1974- mais aussi de ses parents. Déjà, on accueillait les enfants avec respect et douceur, l'équipe privilégiait la proximité de la mère et de son nouveau-né.
Quelques décennies plus tard, les relations avec les couples sont toujours envisagées comme un partenariat respectueux. Accompagner, donner  l’espace et le temps nécessaire, proposer de multiples façon de se préparer, respecter la physiologie, se montrer vigilant plutôt qu’interventionniste…

L’équipe sait se questionner, se remettre en question, interroge ses façons de faire pour faire mieux.

Mais là-bas comme ailleurs la T2A fait son œuvre. Cette façon de financer les établissements en comptabilisant chaque acte est tout sauf favorable à une maternité qui tente justement d’éviter tout acte superflu. Un accouchement physiologique, c’est d’abord de la présence, de la confiance, du temps, (ce qui n’exclût en rien l’intervention médicale, mais au plus juste niveau, quand elle s’avère indispensable).

Comme aux Bluets, on leur a fait croire qu’ils devaient faire plus pour éviter le déficit ; plus de consultations, de préparations, d’accouchements, plus de femmes, plus de bébés. Mais avec le même personnel !
Quotidiennement, l’équipe s’épuise et souffre de ne pouvoir donner autant qu’elle le voudrait.

Certains nous affirment que les femmes ont changé. La péridurale est un incontournable et avec elle les protocoles s’invitent. L'uniformisation des naissances, ce serait la faute à l’époque…

D'autres savent l'attention qu'il faut porter à chaque femme pour voir éclore ses attentes, ses choix. L’équipe du Belvédère est de ceux là et le temps de cet accompagnement ciselé n'est pas pris en compte par la T2A.

Ils ont choisi de se battre, soutenus par des parents motivés, mesurant l’importance de l’enjeu. Non, la santé ne peut se gérer comme une entreprise ! Il ne s’agit pas de dilapider l’argent public mais de l'investir utilement. 

Bien accompagner la naissance d’un enfant est une exigence d'humanité.
Soutenons le Belvédère !


*Il y a toujours des maternités dans ces villes… pas les mêmes.

 

©Photo

 


Mardi 21 février (ce soir quoi !) à 23h10 sur France 2, documentaire à ne pas manquer : "La naissance, une révolution".



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Commentaires
L
Effectivement, c'est pr cela que j'ai bien noté d'abord l'importance du choix et d'un vrai accompagnement avant, pendant et après la naissance... <br /> <br /> je m'interroge c'est tout, sur certains discours à propos du "tout naturel" (parfois un poil culpabilisants) que je lis, entends ou surprends au détour de conversations... <br /> <br /> Ecoute et bon équilibre, je pense que ce sont les mots adéquats, pour que nous vivions toute cette aventure sereines et heureuses.
A
Ce n'est même pas seulement une question de choix au préalable mais de choix une fois sur place. Je ne regrette absolument pas ma première péridurale, l'accouchement a été long, le bébé gros, je ne crois pas que j'aurais eu la force de le pousser dehors si j'avais souffert tout du long. La deuxième, par contre, c'est une autre histoire, pour le coup un minimum d'accompagnement aurait pu être aussi efficace qu'une aiguille dans la colonne vertébrale, et j'aurais préféré.
1
Laulau.. Tu le soulignes à raison, les interventions sur ce blog - les miennes comme les commentaires- concernent plus souvent l'accouchement "naturel" ).. le terme est nul, c'est juste pour marquer la différence avec l'accouchement médicalisé (mal qualifié aussi, un accouchement sans perf et sans péri mais avec une sage-femme est "médicalisé).<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne crois pas que cela corresponde à un rejet du médical, ou des apports de la péri. Il semble simplement que les femmes souhaitant ce type de prise en charge trouvent facilement le lieu et l'équipe qui les accompagnera. Les autres... cherchent et ne trouvent pas forcément. Alors il faut peser fort sur la balance pour rééquilibrer l'offre et faire que chaque demande soit respectée.<br /> <br /> <br /> <br /> Je pourrai me battre avec autant de force si l'on décidait de limiter la péri aux situations pathologiques.<br /> <br /> <br /> <br /> Chaque femme doit pouvoir choisir. Les conditions de ce choix comme la réflexion qui y mène méritent toute notre vigilance.
L
Merci pr ton blog 10lunes, je te lis régulièrement, et encore bravo pr votre travail merveilleux et vos combats à vous les sf (qd j'ai re-rencontré celle qui m'avait accouchée, ben ouais j'en ai pleuré d'émotion !!!!). en + d'apprendre bcp de choses, je suis souvent d'accord avec toi. qqch me pose qd même question, notammement lorsque je lis nombre de commentaires de filles...évidemment oui pr le choix, pr un accouchement le + accompagné possible et "aux petits soins", oui pr un retour à des valeurs « naturelles », ms je mesure aussi le bienfait et le bonheur des combats et avancées médicales pour nous les femmes… j'ai presque l'impression en lisant certains comm' qu'il est devenu limite honteux de dire qu'on la veut cette péridurale... pour moi le fait de ne plus « enfanter dans la douleur » est non seulement primordial mais représente tellement !! ma maman pr qui les accouchements se sont très bien passés sans péri, pas trop longs ni trop douloureux, dit pourtant que « c’est un mauvais moment à passer » compensé bien sûr largement par le bonheur qui le suit… pr moi qui ai accouché avec péri (et si cela était possible, il n’était pas question qu’il en soit autrement, je disais en riant ne serait-ce qu’en mémoire des milliards de femmes qui avant moi n’ont pas eu le choix de la douleur !!!!^^), TOUT n’a été que bons moments, justement parce que je ne souffrais pas (je ne pense pas ê spécialement douillette…), que je sentais très bien les choses, et que du coup je me suis concentrée sur ce moment exceptionnel… pr la naissance de ma fille il y a 2 ans et demie j’ai été hyper entourée par une équipe super ds un grand CHU pourtant cpt débordée car les 8 salles de naissance étaient pleines, ce qui ne les a pas empêchées d’être présentes, détendues, adorables, aux « petits soins »… on a pu échanger bcp, blaguer même, on m’a bcp entourée et soutenue, bref j’en garde un souvenir ému et vraiment fantastique (de ce moment et de cette équipe !)… ms je sais que j’ai été aussi détendue et concentrée, aussi parce que je mesurais ce bonheur de mettre au monde sans souffrance… d’où une certaine interrogation (et pr avoir discuté de ces questions avec amies, femmes + agées etc… qui pr la plupart rejoignent mon point de vue là-dessus) lorsque j’entends vanter ici ou là certains « mérites » de la douleur « naturelle »… j’ai un peu peur que petit à petit, ce « retour » ne mette (un peu comme ce « retour » à l’allaitement que j’ai ressenti autour de moi…) une certaine pression sur nous…<br /> <br /> j'espère avoir expliqué au mieux ce que moi et bcp de filles ressentent...<br /> <br /> <br /> <br /> Ps : j’ai vu moi aussi le reportage extra de France2, qui vient bien compléter ce que j’ai appris par ce blog !!
G
Beaucoup aimé ce documentaire (visible sur Internet sur Fce 2 Replay). Je vais le revoir avec mon mari... <br /> <br /> Merci.
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