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Dix lunes
18 août 2012

Ce fessier que nous ne saurions voir

 

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Elle est en début de travail, virevolte, plaisante, sourit... Ses pas légers l'amènent à à la baignoire. Elle en ressort bien plus tard, se drape dans un paréo. Les contractions montent en puissance. Son souffle se force, ses mots se raréfient. Encore un peu de temps. Elle est agenouillée, appuyée sur le ballon, face au mur. Le paréo la gêne. Elle le dénoue, l'arrache presque, le lance un peu plus loin et se retourne vers nous, l'oeil malicieux, "d'habitude, je n'aime pas montrer mes fesses".

Ce seront ses derniers mots avant la naissance. A la vague suivante, elle est seule au monde, souffle long, regard dans le vague. Nous prenons garde de ne pas la déranger. Le besoin de pousser s'impose à elle. Toujours pas de mot, elle sait, son corps sait. L'enfant apparaît rapidement sur le périnée. Un bref rappel presque murmuré pour lui demander de souffler plus doucement. Elle redresse son bassin, maintenant plus à quatre pattes qu'à genoux. Un dernier son rauque au passage des épaules. Sa main vient chercher l'enfant qui glisse hors d'elle. Je l'accompagne entre les cuisses maternelles.
Puis elle s'allonge et une grande serviette chaude vient la couvrir, protégeant la chaleur de leur peau à peau.

 

Depuis la fin de mes années d'études, je n'ai pas connu de maternité imposant une tenue aux parturientes. Les femmes choisissent de se couvrir... ou pas. Cela dépend souvent de l'évolution du travail. Plus il est avancé, plus le vêtement devient détail futile. La femme qui accouche est seule à son monde. 

Si cette nudité choisie ne dérange personne, la nudité imposée est une atteinte à la dignité. La chemise ouverte dans le dos reste pourtant un gimmick de l'hospitalisation. Une pétition dénonçant cette petite maltraitance ordinaire circule sur le net. Lancée il y a quelques jours, elle est largement relayée par les médias - un sujet de société à glisser entre les massacres syriens, la canicule et le marronnier des week-ends embouteillés - a retenu l'attention de Marisol Touraine. Succès immédiat, elle a déjà dépassé les 11000 signatures. 

C'est à votre tour !

 

PS : je suis la retardataire de service. Cette pétition lancée par Farfadoc a déjà été relayée par de nombreux blogs. Ne manquez pas les dessins du Dr Couine  qui a listé les billets parus sur ce thème.

 

©Photo

 

 

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Commentaires
F
tiens, c'est marrant d'essayer de se souvenir de ce qu'on avait sur le dos (ou le ... ) en accouchant.<br /> <br /> j'ai 2 robes dans ma garde robe, pas très belles mais dont je ne me séparerais pour rien au monde parce que j'ai accouché dedans. Une fois chez moi. Une fois à l'hosto. Personne n'aurait osé me toucher, je suis arrivée en état plus que second, alors m'enlever ma robe !
H
Pour le premier accouchements, j'ai souhaité garder une grande chemise de mon mari, dans laquelle je me sentais bien, et personne n'y a trouvé à redire... Pour mon second accouchement, je sortais du bain, tout allait très vite, j'ai fait fi de ma (grrrrande) pudeur et ai fini...à poil, sans même m'en rendre compte, et je n'étais pas gênée, je m'en fichais com-plè-te-ment. <br /> <br /> Par contre, je me suis demandée si ma nudité, que j'avais "imposée" malgré moi à la sage-femme, n'avait pas pu la gêner, elle? C'est bête peut-être, comme questionnement, mais j'y ai pensé : elle n'avait pas nécessairement envie de me voir nu, cette merveilleuse élève sage-femme qui m'a aidé à mettre au monde ma fille...
S
Pour ma part, 2 accouchements en maternités, 2 fois la blouse. A posteriori, cela ne m'a jamais gênée sauf pour les photos après la naissance, cela ne fait qu'accentuer ce que je déteste, la surmédicalisation de la naissance et donc me rappeler les mauvais côtés de ces naissances en maternité.<br /> <br /> Pour la nudité imposée par les gynecos, après beaucoup de réflexion, d'information et de travail sur moi, j'ai su, lors d'une visite auprès d'un gyneco intelligent, refuser le toucher vaginal proposé et qui ne se justifiait pas. Là dessus, le gyneco me demande de monter sur la chaise pour mesurer la hauteur uterine et me dit que je peux garder mon jean, même pas besoin de l'ouvrir. Il se tourne vers l'eleve SF (ou interne) et lui dit "aujourd'hui vous allez apprendre à mesurer une hauteur uterine par dessus un jean". La nouvelle garde est en pleine formation!<br /> <br /> pas
C
Une naissance est la plus grande des pudeurs :)
C
Je crois qu'il faut relativiser ... ayant été hospitalisée plusieures fois, on m'a à chaque fois demandé de rapporter des tenues de nuits. et pour les urgences, on demandait à la famille d'apporter des affaires de jours, de nuit, de toilette<br /> <br /> seuls les alités recevant des soins lourds avaient des "blouses" d'hosto<br /> <br /> et ceux là, normalement, ils ne sortaient pas fumer dasn les couloirs<br /> <br /> soit on est au plume et la tenue, on s'en fout, soit on est capable de se balader, de se lever, ne fusse que pour aller au toilettes tout seul, et dans ce cas, la tenue n'est pas une blouse d'hopital mais un pyj ou une chemise de nuit perso, donc on est couvert<br /> <br /> ....<br /> <br /> à moins qu'il faille préciser que plus la structure est imposante, la ville qui l'abrite est grande, et plus la connerie est de mise<br /> <br /> ...<br /> <br /> je ne sais qu'en penser
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