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Dix lunes
11 juin 2012

L'intrus

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Il y a plus de trente ans, elle franchissait le seuil du ministère de la santé, sa fille de quelques mois dans les bras. Elle venait, avec d’autres sages-femmes, défendre la possibilité pour elles d’accéder au plateau technique des maternités.

Le garde à l’entrée ne s’est pas offusqué de la présence de ce bébé. Il a simplement prié sa maman de ne pas encombrer les bureaux ministériels du couffin qu’elle avait pris soin d’emmener. Le berceau a donc été remisé dans un coin de l'accueil, le temps du rendez-vous…

Après la réunion, en traversant le hall, un attroupement d'uniformes bleu marine attire leur attention. Quelques mots s’échappent du groupe, rapt, bébé abandonné… A l'origine de ces hypothèses inquiétantes, le couffin forcément déserté qui attend le retour de l'enfant et de sa mère. Se frayant un passage parmi les uniformes, elle recouche son bébé et rassure ainsi la maréchaussée.

Bien des années plus tard, une autre sage-femme, jeune mère elle aussi, doit se rendre au ministère de la santé. Elle porte sa toute-petite en écharpe, tout contre elle. L'enfant dort paisiblement.

Mais le garde a changé et les mesures de sécurité sont devenues strictes. Sacs et valises passent au scanner et le portique oblige à se délester des téléphones et clefs qui font sonner le détecteur de métaux. Les procédures sont bien rodées.

Mais un bébé ? Que faire de cet inhabituel visiteur ?

Il faut en référer au responsable. Bien embêté le responsable ! Plusieurs coups de fils seront nécessaires pour obtenir le sésame. Le thème de la réunion - l'accompagnement des débuts de la parentalité - permet de dénouer l'épineuse question. Les bébés sont au final tout aussi concernés par le sujet que parents et professionnels !

Présence maternelle rassurante et sein à volonté, à aucun moment, le nourrisson n'a "perturbé" la séance.
Cela vaudra à sa mère chaleureuses félicitations et remerciements étonnés...

 

©Photo

 

 

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Commentaires
A
Honnêtement, pas la peine de cacher des bombes dans la couche, il suffit d'attendre que Choupi ait une bonne gastro et hop: une arme bactériologique lâchée au ministère :D.
M
Coucou tout le monde! <br /> <br /> Moi ce qui me stupéfie là dedans c'est qu'un bébé dérange dans la routine du fonctionnaire de garde... Ben oui c'est pas comme si on lui avait ramené un éléphant! Puis que ces hauts fonctionnaires félicitent la maman parce que le bébé n'a pas fait de bruits... Même si il en avait fait: ce n'est qu'un tout petit avec son rythme et ses besoins. La vie quotidienne est si loin de leurs préoccupations? Ou n'y avait-il que des hommes, vieux et qui ne se sont pas occupés de leur progéniture car madame était là pour ça? Je reste sans voix sur cet article qui prouve une fois de plus qu'être parents aujourd'hui avec les contraintes que nous avons reste un "métier" difficile si nous voulons le meilleur pour nos enfants.
A
@Marie: certes, c'est impossible à comprendre pour la petite fille, mais dans ces cas-là, c'est aux parents de prévenir ce genre d'incidents.<br /> <br /> Je passe des contrôles d'aéroports des dizaines de fois par an avec mes enfants, et c'est vrai que c'est beaucoup "à la tête du client" quand j'en ai un ou une qui dort dans l'écharpe. Parfois, on me demande de "décoller" l'enfant de mon ventre, la dame de la sécurité passe juste sa main pour vérifier qu'il n'y a rien entre nous. Parfois (le plus souvent) j'ai droit à un sourire et à "passez madame".<br /> <br /> Mais il faut comprendre ces gens aussi, qui ont des consignes ...
B
Ah tiens, c'est pas con ça, planquer des trucs dans l'écharpe de portage... :-)
M
Je me souviens à l'aéroport de Beauvais d'une petite fille en larmes parce que le personnel de sécurité venait de supprimer de son sac les petits ciseaux à bouts ronds qui s'y trouvaient...<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis d'accord avec Koalamum, et en même temps, devant cette petite fille en pleurs, qui ne pouvait pas comprendre les raisons de la disparition de ses ciseaux, je n'ai pu m'empêcher de pester à l'égard de ces andouilles. Et j'ai admiré le flegme de ses parents qui la consolaient sans s'énerver auprès du personnel.
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