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Dix lunes

15 novembre 2010

Leçon

J'ai suivi en direct le débat au Sénat sur l'article 40. Pour ceux qui le souhaitent, le compte-rendu est disponible ici (presque en fin de page).
J'espère trouver le temps d'analyser et commenter les différentes interventions.

Mais une première évidence s'impose : conseillons à tous les timorés, à tous ceux qui hésitent à prendre la parole, qui se freinent par méconnaissance d'un sujet, qui craignent de manquer de pertinence... A tous ceux là, conseillons de suivre les débats au Parlement.

Quel espoir ! Quelle formidable leçon de vie ! Ainsi, l'on peut disserter longuement, répéter sans le comprendre un argumentaire inadapté, ne pas prendre en compte les réponses données, faire d'une situation particulière une généralité, se montrer méprisant, ignorant, incompétent. Il suffit pour cela que le discours soit prononcé avec suffisamment d'assurance.

Pour preuve, cela n'empêche en rien d'être un représentant de la nation !

Edit du soir : l'intégralité des débats est maintenant en ligne. Le résumé faisait 7 pages, nous en avons18.. Bonne nuit !

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14 novembre 2010

EBM

(Evidence Based Médecine *)

A l’heure où partisans et opposants des maisons de naissance s’affrontent à coup de recherches internationales.

A l’heure où sortent comme par enchantement moult travaux affirmant la dangerosité des sages-femmes lorsqu'elles ont l'outrecuidance d'exercer de façon autonome.

A l'heure où l'on s’entête à vouloir contraindre le hasard par l’hypermédicalisation de la naissance tout en l'invoquant en cas d'accident.

A l'heure où certains s’empressent de citer des études aux conclusions rapides sinon carrément erronées afin de prouver l’inanité de nos propositions.

A l'heure où d'autres s'affairent à désamorcer les critiques en observant à la loupe la méthodologie des dites études.

Je vous encourage à aller lire cet extrêmement bien documenté et argumenté billet de Borée qui concerne le buzz médiatique récent sur la dangerosité … ben non pas des maisons de naissance !! ...  la dangerosité disais-je de la prise d’antalgique pendant la grossesse.

Où il apparait que le simple quidam est bien mal informé.
Et que ce qui nous est vendu pour de la rigueur scientifique est tout sauf incontestable.

PS : Mauvaise nouvelle, l'article 40 a été retoqué hier soir par les sénateurs. Je digère et reviens vous en parler.

*médecine fondée sur les faits

Edit du soir : Après Borée, allez lire Openblueeyes. Petit bijou de pédagogie sur la lecture critique d'un article médical qui vient parfaitement compléter le premier billet !

13 novembre 2010

Timide

Jeune, blonde, rougissante, recroquevillée sur son siège, tête baissée, regard vague, elle se tord les mains parce que je me suis aventurée à l’interroger sur ses attentes.

Elle n’attend rien, ne souhaite rien. Elle murmure qu’elle a « juste » peur. Et de multiples craintes s’invitent au travers des quelques mots prononcés ensuite ; aiguilles, accouchement, douleur, être mère. Elle a peur de tout, de grandir, de vieillir, et par-dessus tout de se faire remarquer.

Nos premiers échanges sont laborieux. Elle n’accepte d’aborder que les aspects pratiques de sa maternité et s’attache à des détails, le nombre de pyjama, la marque du chauffe biberon. Toute son attention se concentre sur la panoplie de son futur enfant.

Il me faut la rassurer et comme je ne sais par où commencer, nous revoyons ensemble la longue liste de ce qui lui semble indispensable pour son bébé. Je tente au passage de glisser quelques mots sur les rythmes et besoins du nouveau-né. J’essaye de lui faire rayer quelques lignes de son inventaire surchargé. Elle est sans emploi et vit en colocation. Son homme a un petit boulot et occupe un minuscule studio. Ils cherchent un logement commun. Mieux vaut garder quelque argent pour leur installation.

A chaque rencontre, son embarras et sa candeur me confondent. Je m’épuise à monologuer devant cette jeune fille silencieuse, quêtant son regard, guettant une réaction. Je dois me contenter de bribes de mots, d'un soupir, de quelques bredouillements. Je m'obstine à créer les conditions d'un véritable échange mais désespère d'y parvenir.

Jusqu'au jour où, sans transition aucune, elle s'affirme enfin. Toute timidité envolée, elle interroge, commente mes réponses, évoque son accouchement prochain, son désir d’allaiter. Ils viennent d'emménager ensemble et cela semble sonner comme un nouveau départ.

Quelques jours plus tard, je laisse un message sur son répondeur pour tenter de modifier un rendez-vous. La sentant plus ancrée dans le réel, je voudrais lui donner l’occasion de faire une séance en groupe afin de partager avec d’autres futurs parents.

Elle me rappelle pour affirmer d'un ton sans appel qu’il n’est pas question de déplacer la séance. La date ne lui convient pas et il lui est d’ailleurs impossible de changer quoi que ce soit à son emploi du temps chargé ; on fera donc comme prévu !

Ainsi mouchée, je raccroche en souriant. Elle vient de m’en donner la preuve, elle a gagné en assurance et n’hésite plus à imposer son point de vue.

8 novembre 2010

Hors de prix

Nous l'avons suivie les trois derniers mois de sa grossesse, grossesse éprouvante et difficile chez une femme arrivée récemment dans la région, loin de sa famille et de ses amis, et dont les antécédents faisaient redouter un accouchement prématuré.

Nous l'avons accompagnée, à l’écoute de ses angoisses autant que de ses contractions utérines, disponibles aussi souvent, aussi longtemps qu’il le fallait, l'aidant à négocier entre les injonctions sans nuance de son obstétricien et la réalité de sa vie quotidienne, sa culpabilité de ne pouvoir bien s'occuper de ses ainés et sa réelle fatigue, sa dépression latente et sa négation de toute difficulté psychologique.

Nous avons fait plus que le "ERCF 2/sem TA, BU, pour ATCD acct à 32 SA" * qui nous était demandé et sans compter notre temps ; rien que de très normal, c’est notre métier. Et nous l'avons fait au tarif - bloqué depuis 8 ans - de la sécurité sociale.

Son compagnon est médecin spécialiste, un de ces spécialistes pour lesquels, dans ma région, il faut attendre de longs mois avant d’obtenir un rendez-vous. Au fil des années, j’en ai rencontrés plusieurs.
Le premier, parfaitement charmant et disponible, a changé de ton en rejoignant un groupe privé dans un bâtiment aussi luxueux qu’onéreux justifiant d’écourter les consultations pour mieux parvenir à les rentabiliser.
J’ai quitté le suivant parce qu’il venait d’afficher dans sa salle d’attente  "les CMU doivent se signaler à l’accueil".
Fuit le troisième parce que ses secrétaires se moquaient ouvertement et à très haute voix de certains patients.
Enfin, le dernier ne m'a plus revue après qu’ayant traversé la ville pour honorer un rendez-vous pris plusieurs mois auparavant, j’ai trouvé porte close et, qu’après mon appel étonné du lendemain, il n’ait pas juger bon de s’en excuser.

Je suis donc allée consulter ce nouveau médecin, encore rapidement disponible car il vient d’ouvrir son cabinet. Les locaux sentent la peinture, le sol brille, les chaises sont design, les revues de la salle d’attente ne tombent pas en lambeaux, tout est rutilant et aseptisé. La secrétaire déjà débordée ne cesse de mettre des communications en attente pour tenter de remplir un dossier ou de faire régler le patient précédent. Afin de s'assurer que personne ne parte sans payer, elle prend la carte vitale en otage dès l’arrivée.
Car ce nouveau médecin, par ailleurs compétent et sympathique, se paye au prix fort. Le tarif de ses consultations est plus de deux fois supérieur à celui de la sécurité sociale.

Après un examen réalisé avec soin, je suis repartie avec une ordonnance, quelques conseils judicieux, de rassurantes paroles, mais aussi une sourde colère de me trouver ainsi à cautionner un système que je réprouve. Une médecine pour les riches - dont je ne suis pas vraiment mais que j’ai cependant les moyens de me payer - laissant de côté les autres, les démunis.

Ici, les dépassements d'honoraires se banalisent. Là, le gouvernement souhaite que les plus pauvres payent pour avoir accès aux soins. A voir ici

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*enregistrement du rythme cardiaque fœtal (et des contractions...), tension artérielle, bandelette urinaire (recherche d'albuminurie) deux fois par semaine pour antécédent d’accouchement prématuré à 32 semaines de grossesse.



4 novembre 2010

Choix éclairé

Son histoire personnelle est complexe, hantée de fantômes douloureux qu'elle a su apprivoiser au fil des années. Son métier ne doit rien au hasard ; elle est psychologue.

Elle arrive à la maternité pour son troisième enfant en fin de dilatation et la sage-femme s’étonne de sa demande impérative de péridurale.
Chacun s’acharne à la convaincre de s'en passer, arguant qu’elle est presque au bout, que ce troisième accouchement devrait rapidement se terminer et qu’elle semble très bien tolérer ses contractions. Une des sages-femmes se hasarde même à  affirmer que sa demande est sans rapport avec la douleur et que cela doit cacher autre chose.
Elle s’obstine et finit par obtenir, de haute lutte, la pose d’une analgésie.

Elle racontera ensuite, fâchée d’avoir eu à insister.. "Je sais bien que ce n'est pas de la douleur que je voulais me protéger. Mais si je préfère accoucher trois fois sous péri plutôt que de faire une psychanalyse, c’est mon droit ! "

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1 novembre 2010

Sept ans de réflexion

L'intégralité des débats concernant l'article 40 - à quelques incorrections grammaticales ou diplomatiques près - la remarque ironique au sujet des fautes d'orthographes a par exemple disparu - est consultable ici.

Je m'étais promis de faire une analyse soigneuse de chacune des interventions mais leur relecture attentive m'en a dissuadée. Les orateurs sont multiples mais leurs argumentations convenues traduisent une méconnaissance très équitablement partagée de ce que nous défendons.

- Les préoccupations concernant la sécurité de ces futures structures reviennent en boucle, négligeant les études internationales que le "lobby" a pourtant fait l'effort de leur faire parvenir.
- Certaines prises de parole laissent à penser que la seule préoccupation des femmes enceintes serait d'accoucher dans un lieu plus chaleureux que l'hôpital traditionnel... à croire qu'un simple coup de peinture rose ferait l'affaire.
- La notion d'accompagnement global est totalement occultée alors que c'est la demande prioritaire des femmes.
- De même, l'idée d'un partenariat responsable entre parents et professionnels n'est jamais évoquée. La médecine se place encore une fois du côté de la toute puissance et du savoir sans partage.
- Bérengère Poletti intervient de façon plus sensée mais elle trucide au passage l'accouchement à domicile.
- Et comme chaque fois que l'on s'autorise à s'interroger sur l'unicité du discours médical, l'accusation de dérive sectaire est portée. Il n'y aurait donc aucune alternative entre médecine universitaire et croyances déviantes ? Les options prises par de nombreux autres pays seraient dangereuses et seule la France ferait preuve de clairvoyance dans ses choix médicaux ?

Les statistiques de l'Insee - paradoxalement citées par Mr Lefrand pour dénoncer l'expérimentation - viennent pourtant démontrer l'inanité de cette affirmation. Nos accouchements sont de plus en plus technicisés et les chiffres de la mortalité périnatale se dégradent ; à l'inverse de ceux d'autres pays européens qui ont pourtant choisi de défendre maisons de naissance et accouchements à domicile.

Ce paradoxe s'explique peut-être par cet extrait de la mission périnatalité déjà cité sur ce blog: " Les données disponibles laissent penser qu'il faudrait à la fois faire plus et mieux dans les situations à haut risque, et moins (et mieux) dans les situations à faible risque."  Cette phrase a été rédigée en 2003.

Sept ans de réflexion pour ne voir émerger que l'amorce d'un semblant d'ouverture...

30 octobre 2010

Fière d'être lobbyiste

L' article 40 a été adopté par nos députés.

Ce n'est encore que l'esquisse d'un début de victoire... Le Sénat doit se prononcer ensuite, puis une commission mixte paritaire, puis il faudra un nouveau vote des sénateurs et des députés.
Si tout va bien jusque là, nous devrons encore nous inquiéter des possibilités de financement et des difficultés d'assurance. Par ailleurs, le décret fixant les modalités de fonctionnement s'annonce, au vu des débats, extrêmement restrictif. Enfin, c'est Roselyne Bachelot elle même qui, comme elle l'a énoncé avec conviction, délivrera ou annulera les autorisations d'ouvertures. (Ne ferait-elle d'ailleurs pas preuve de trop d'optimisme ? Il y a, me semble-t-il, du remaniement dans l'air...)

Il est donc un peu tôt pour se réjouir totalement. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce dossier qui passe de ministre en ministre comme une patate chaude depuis 12 ans a enfin été débattu sur les bancs de l'assemblée...
Débats édifiants, que je vous encourage à aller visionner ici (29/10/10, 2ème séance: PLFSS 2011-suite).

Je reviendrai très certainement sur les interventions une fois que la retranscription écrite en sera disponible. Je me suis retrouvée tour à tour découragée, impuissante, furieuse, et parfois, rarement, en accord avec ce qui s'est dit hier après-midi.
Dérives sectaires, nécessité de contrer le développement de l'accouchement à domicile, parallèle entre création de maison de naissance et fermetures de maternité, dangers de l'accouchement, urgences imprévisibles, choix couteux à l'heure des économies ... tous les arguments habituels y sont passés, cortège convenu d'approximations, amalgames et autres assertions erronées démontrant leur méconnaissance du dossier.

Je vais me contenter d'évoquer une phrase de Guy Lefrand, député UMP de l'Eure. Il a brandi un courrier - se gaussant au passage des fautes d'orthographes qu'il contenait - et s'est dit "inondé de mails d'un groupe de lobby venant d'on ne sait trop où". Le ton était dédaigneux ; ce lobby venu de nulle part évidemment méprisable.

Oui Mr Lefrand, parents et professionnels ont fait pression pour se faire - enfin - entendre des élus de la nation.
Et nous en sommes fiers !


27 octobre 2010

Logique législative

J'aimerais bien venir relater ici une histoire un peu singulière, l’une de celles qui m’ont touchée, fait rire ou pleurer, habitée de longs jours, parfois de longs mois… mais l'actualité m'en empêche.
Nos députés décidément très occupés s'apprêtent aussi à réviser les lois de bioéthiques.
Les évidences des uns n'étant pas celles des autres, les attentes opposées s’entrechoquent. Ce dossier est complexe, très.
Aussi ne vais-je évoquer ici qu'un détail de ce projet de loi.

Deux textes s'opposent actuellement dans la définition de nos compétences. L'un des articles du code de la santé publique nous autorise à prescrire tous les examens en rapport avec notre exercice. Un autre article de ce même code précise que l'information et le recueil de consentement, obligatoires avant toute prescription de dépistage génétique, ne peuvent être réalisés que par un médecin. Lors d’un suivi de grossesse, la plupart des sages-femmes se réfèrent au premier texte mais cette contradiction législative méritait d'être réglée.
La révision des lois de bioéthique était attendue pour remédier à cette incohérence. Mais, encore une fois, le lobby médical s’inquiète de nous voir empiéter sur son territoire et nous enlève de la main droite ce qu’il semble nous donner de la main gauche…

En introduction du texte de loi, une première phrase peut nous alerter : « Cet article clarifie en outre la possibilité pour les sages femmes de prescrire les marqueurs sériques maternels mais, en cas de risque avéré, le résultat de l’examen devra être rendu à la femme enceinte par un médecin ».

En bonne élève, je vais chercher l'article 9 du titre III ainsi présenté. Il précise « Sous réserve de l’alinéa suivant, le prescripteur, médecin ou sage-femme, communique les résultats de ces examens à la femme enceinte et lui donne toute l’information nécessaire à leur compréhension. » Voilà qui semble clair et tout à fait satisfaisant.

C’est sans compter l'alinéa !
«En cas de risque avéré, le médecin communique lui-même les résultats et, le cas échéant, oriente la femme enceinte vers un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal.»

Pour les deux du fond à coté du radiateur qui ne suivent pas, je développe :
Mme Savabien fait suivre sa grossesse par une sage-femme.
A la fin du premier trimestre de la grossesse, la sage-femme lui propose (c'est obligatoire) le test de dépistage du risque de trisomie 21. Les parents décident ensuite de le réaliser ou pas. S’ils acceptent, la sage-femme va prescrire le test.
Elle va ensuite expliquer à Mme Savabien que les résultats sont obligatoirement adressés au prescripteur (la sage-femme, vous suivez toujours ?).
Mme Savabien va légitimement s'enquérir des modalités de communication de ces résultats.

C'est ici que la subtile incohérence du scénario envisagé par ce projet de loi se révèle à nous.
- "Ah ben si tout va bien, je vous préviens.
- Et s’il y a un problème ?
- En cas de problème, je ne suis pas habilitée à vous communiquer les résultats. Dans ce cas je vous informerai que vous devez contacter votre médecin"

....

Conformément à ce projet de loi, nous ne l’aurons pas informée.
Mme Savademoinsenmoinbien n'aura plus qu'à mariner dans l'attente de son rendez-vous avec le médecin, médecin à qui nous devrons communiquer nous même les résultats puisqu'il n'est pas le prescripteur...

Encore une fois, je ne souhaite aucunement bouter les médecins hors de France. En cas de besoin, j'informe parents et gynécologue et précise aux premiers les conditions du suivi avec le second. Là s'arrête mon rôle. Mais prendre ce temps avec les couples qui m'ont fait confiance me semble un devoir incontournable.


Bon c'est pas tout ça, mais une nouvelle vague de mails est attendue (la première semble avoir très bien marché). Vous pouvez reprendre le nouveau courrier type ci dessous ou vous en éloigner... Un peu de diversité ne nuit pas ! Mais l'accusation d'insécurité étant le principal motif de l'opposition de nos élus, il est préférable de conserver l'argumentation présentée dans la réponse.

Objet : Article 40 du PFLSS - Expérimentation des Maisons de Naissance en France

Madame la Députée / Monsieur le Député,

Citoyen de votre circonscription, je me permets de vous interpeller à nouveau au sujet du PLFSS 2011 qui va être débattu et voté à l’Assemblée Nationale et plus particulièrement au sujet de l’article 40 relatif à la mise en place en France d’une expérimentation des Maisons de Naissance attenantes.

En tant qu’usager/usagère du système de santé, je soutiens ce projet car les maisons de naissance assurent les mêmes conditions de sécurité que les structures hospitalières grâce à la sélection (initiale et continue) des grossesses physiologiques et grâce à la mise en œuvre de l’accompagnement global à la naissance.

En effet, les maisons de naissance sont destinées à accueillir uniquement les femmes présentant une « grossesse à  bas risque » selon les critères définis par la Haute Autorité de Santé en  2007.Le bas risque sera évalué tout au long de la grossesse, et toute modification de ce niveau amènera un transfert vers la maternité partenaire.

D’autre part, dans une maison de naissance, l’accompagnement est global, c’est-à-dire qu’il associe une femme (un couple) et une sage-femme du début de la grossesse à la fin du post partum. Ce suivi personnalisé n’a pas d’équivalent dans les pôles physiologiques que proposent certaines maternités ; il participe à la sécurité de cette prise en charge.

Enfin, nous tenons à souligner que les sages-femmes exercent une profession médicale ; leur formation leur apporte toutes les compétences pour assurer le suivi autonome d’une grossesse et d’un accouchement à bas risque.

C'est pourquoi je vous prie vivement de soutenir cet article lors du débat plénier à l’Assemblée Nationale et vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Députée / Monsieur le Député, de l’expression de ma haute considération.

Signature.




22 octobre 2010

Soutenir

J'évoquais dans mon dernier billet les amendements demandant le retrait de l'article 40 du PLFSS. Ils devraient être examinés le 26 octobre prochain.
Je ne suis pas sans savoir que d'autres débats animent en ce moment les bancs de l'assemblée. En comparaison de ce qui se joue actuellement, la non ouverture de maison de naissance ne serait qu'un épiphénomène, je le concède volontiers.

Mais si ce type de projet vous tient aussi à cœur, vous pouvez, entre deux manifestations, adresser un mail à votre député(e).Vous trouverez ses coordonnées ici

Mail type à envoyer à votre député(e) :

Objet : Article 40 du PFLSS - Expérimentation des Maisons de Naissance en France

Madame la Députée / Monsieur le Député,

Citoyen de votre circonscription, je me permets de vous interpeller au sujet du PLFSS 2011 qui va être débattu et voté à l’Assemblée Nationale à partir de la semaine prochaine, et plus particulièrement au sujet de l’article 40 relatif à la mise en place en France d’une expérimentation des Maisons de Naissance.

En tant qu’usager/usagère du système de santé, je soutiens ce projet car il permet, entre autres :
- l’offre d’un suivi personnalisé et continu par des sages-femmes (une même sage-femme pour un couple du début de la grossesse à l’accouchement) qui, si cela s'avère nécessaire, en référeront à des professionnels extérieurs
- l’offre d’un lieu sécuritaire pour accoucher : les sages femmes ont l’entière compétence pour le suivi des grossesses et accouchements à « bas risque ».

Les maisons de naissance existent dans de nombreux pays (Canada, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse ...) et de nombreuses études montrent qu’elles offrent toutes les conditions de sécurité pour les femmes et nourrissons.

C'est pourquoi je vous prie vivement de soutenir cet article lors du débat plénier à l’Assemblée Nationale et vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Députée / Monsieur le Député, de l’expression de ma haute considération.

Signature.

20 octobre 2010

Démocratie

Que font en ce moment nos députés quand ils ne s’apprêtent pas à voter la réforme des retraites malgré la mobilisation populaire ?
Ils déposent des amendements.

Le 13 octobre dernier, le PLFSS proposait, dans son article 40, d’expérimenter les maisons de naissance.  "Art. L. 6122-19. – À partir du 1er septembre 2011 et pendant une période de deux ans, le Gouvernement est autorisé à engager l’expérimentation de nouveaux modes de prise en charge de soins aux femmes enceintes et aux nouveau-nés au sein de structures dénommées « maisons de naissance » où des sages-femmes réalisent l’accouchement des femmes enceintes dont elles ont assuré le suivi de grossesse, dans les conditions prévues aux articles L. 4151-1 et L. 4151-3. Ces expérimentations ont une durée maximale de cinq ans."

Saluons ce pas en avant.. et évitons d’ergoter sur le fait que le groupe de travail créé au ministère de la Santé pour rédiger le cahier des charges de cette expérimentation ne s’est pas réuni depuis 2006, que la première proposition de rédaction avait fait l’unanimité contre elle et que personne parmi les professionnels impliqués dans les projets, les associations de sages-femmes ou les représentants des parents ne semble avoir été consulté ni même informé du contenu du futur décret. La fin octobre, période où ce projet de loi doit être débattu, peut se révéler riche en surprises, bonnes ou mauvaises…

Rien n’est gagné donc mais déjà, certains dénoncent sans vergogne la mise en cause de la santé des femmes et des nourrissons. (à lire ici à partir de la page 90).

Pas moins de quatre demandes de suppression de ce fameux article 40 ont été déposées par huit députés ( M.Billard, J.Fraysse, M.Gremetz, G.Lefrand, C.Leteurtre, M.Muzeau, JL.Préel et D.Tian).
Trois autres amendements souhaitent préciser les modalités de fonctionnement ( grossesse sans situation à risque ou à faible niveau de risque - attenance à une maternité - convention passée avec un établissement de santé attenant autorisé à l’activité de la gynéco obstétrique )

L'accusation de mise en danger revient comme une ritournelle. Par exemple : "L’absence de garanties de nature à préserver un haut niveau de sécurité des soins prodigués aux parturientes et aux nourrissons s’oppose en effet à la mise en place de cette expérimentation". Ou : "La littérature médicale récente montre en effet que la pertinence de la grossesse à bas risque est très difficile à établir et que tout accouchement peut exiger une prise en charge pluridisciplinaire en urgence, ce que ne permettrait pas les maisons de naissance."

Nos députés font fi des études internationales prouvant la sécurité de ces structures.
Ils dédaignent l'expérience de nombreux autres pays, pourtant aussi soucieux que les français du bien des femmes et des enfants.
Ils oublient que la mise au monde est un phénomène intime et familial autant que médical.
Ils négligent la demande grandissante des parents de bénéficier d'une forme d'accompagnement tout aussi sécuritaire mais moins technicisée que la prise en charge hospitalière.

Les maisons de naissance n'ont pas vocation à accueillir l'ensemble des accouchements. Elles élargissent l'offre de soin, désengorgent des maternités surchargées, diminuent les coûts de prise en charge tout en répondant à une attente grandissante des familles.
N'est ce pas suffisant pour en accepter l'expérimentation ?

Rester sourd à la volonté citoyenne est un phénomène décidément bien répandu.

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