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Dix lunes
sage-femme
13 mars 2013

Sous le signe du lien

 

5398546351_035100ff3e_bAprès l'argumentation spécieuse d'Odile Buisson, voilà qu'un autre médiatique gynécologue aligne les affirmations tendancieuses.

Comme il serait dommage ne pas en avoir connaissance, je vous copie ci-dessous l'intégralité d'une interview diffusée sur France Bleue Alsace le 4 mars dernier.

Les maisons de naissance bientôt testées dans toutes la France ?

Le Sénat devrait voter dans les prochaines semaines une proposition de loi qui prévoit d’expérimenter ces structures attenantes aux maternités. Elles offrent aux femmes la possibilité d’accoucher sans être hospitalisées. Le suivi est assuré uniquement par une sage-femme. En ligne avec nous le professeur Israël Nisand gynécologue obstétricien à Strasbourg. Bonjour !

Bonjour.

Vous connaissez très bien ce dossier puisqu’il existe une forme de maison de naissance à Strasbourg depuis 2004. Vous en êtes d’ailleurs le responsable. Cela signifie qu’il y a aujourd’hui une vraie demande de la part des femmes ? Est-ce que c’est parce que l'accouchement est devenu trop médicalisé professeur Nisand ?

Non il n'y a pas de vraie demande parce que nous offrons 8 salles de maisons de naissance à Strasbourg depuis 2004 et ça correspond à 3 % des accouchements, donc il n’y a pas de réelle demande ce n’est pas en augmentation. Il y a une demande de certaines professionnelles de s’affranchir de la tutelle des médecins mais il n’y a pas de demandes de patientes.

Le Professeur Frydman, autre gynécologue médiatique, évoque lui une demande de 10 à 15 %*. C'est bien parce que ces salles physiologiques n'ont rien à voir avec une maison de naissance que la demande ne se développe pas. L'accompagnement global est une des clefs de voute du succès. Réduire le concept à une salle un peu plus accueillante bénéficiant d'une baignoire, c'est démontrer ne rien avoir compris ni à l'idée défendue, ni surtout aux attentes des femmes.

Donc c’est plus un débat purement médical alors, c’est ce que vous nous dites ?

C’est un débat assez corporatiste parce qu’il y a dans pratiquement toutes les maternités de France des secteurs physiologiques où l’on peut accoucher en faisant moins de médecine. Mais si on s’éloigne des salles d’accouchement, on s’éloigne aussi de la possibilité d’avoir une péridurale et cela c’est pas dit dans la chanson. Comme actuellement il y a une assez mauvaise météo pour les femmes, je dis que ces maisons de naissance à distance des salles d’accouchement où il n’y aura plus de péridurale possible c’est un peu une tromperie pour les femmes.

Les salles physiologiques sont loin, très loin, d'être présentes dans toutes les maternités de France.
Par ailleurs, opposer les unes aux autres est absurde.  Est-ce que l'on imagine opposer maternités de type 1 ou 3 ? Ce sont des offres de soin complémentaires, pas interchangeables.
Quant à tromper les femmes...

Oui parce que vous à Strasbourg, c’est vrai que les salles sont vraiment incluses dans la maternité, enfin les médecins peuvent venir à tout moment alors que la proposition loi ne prévoit pas ça. C’est ce que vous dénoncez ?

Voilà, voilà, c’est ce que je dénonce. C’est sûr qu’un certain nombre de sages-femmes ont envie de devenir chef de service et de s’affranchir de la tutelle des médecins mais je rappelle qu'un accouchement à tout moment peut tourner à une complication, que les sages-femmes n’ont pas la compétence pour gérer les complications et que s’il faut au moment d’une complication se mettre à se déplacer pour rejoindre une salle d’accouchement traditionnelle on est dans le mal fait aux femmes.

Marteler le mot complication ne fait pas une démonstration. Ces lieux sont destinés à des femmes ne présentant aucune situation particulière, et le dépistage de possibles complications est de la responsabilité et de la compétence de toute sage-femme. Cela dit, oui certaines femmes seront transférées de la maison de naissance à la maternité comme d'autres le sont d'une "salle d'accouchement traditionnelle" au bloc opératoire.

Et donc à ce titre là, je trouve que la question corporatiste qui est posée de savoir si les sages-femmes doivent ou non être chef de service ne justifie pas que l’on éloigne les femmes des endroits où l’on peut les soigner correctement.

La motivation des sages-femmes serait donc d'être calife à la place du calife ? L'argument semble tellement mesquin qu'il ne mérite pas que l'on s'y attarde. Dans cet autre billet, je soulignai le possessif du Pr Nisand évoquant "ses" sages-femmes.

Mais revenons au bien être des patientes est ce que ça ne peut pas quand même servir certaines femmes d’accoucher de façon plus naturelles aujourd’hui ? Il y en a qui le souhaitent.

Mais c’est le cas dans pratiquement toutes les maternités et de mon point de vue il suffisait de mettre l’accélérateur sur des salles d’accouchement dédiées à la maison de naissance à l’intérieur des salles d’accouchement.
Mais le fait de s’éloigner des salles d’accouchement et de faire des services d’accouchements bis avec le prétexte que à ces endroits on aura plus de sages-femmes pour s’occuper des femmes, et bien mettons les moyens sur les salles d’accouchement qui n’ont pas les moyens actuellement de s’occuper vraiment méticuleusement des femmes. Il n'y a pas besoin de créer de nouvelles structures pour cela. Il suffit de donner un peu plus de personnel dans les maternités pour qu’on n’ait plus d’accident de type Port-Royal et que l’on puisse s’occuper un peu mieux des patientes qui souhaitent démédicaliser leur accouchement. Mais créer de nouvelles structures pour ça, ça me parait très mauvais pour les femmes.

Là encore, il est absurde d'opposer les deux. Il faut à la fois plus de sages-femmes en structure et des sages-femmes en maison de naissance. Et quid de l'accompagnement global ?

Donc vous pensez que ce n’est pas le vrai argument, vous citez l’exemple de l’accident de Port-Royal est ce que ce n’est pas aussi pour désengorger les maternités tout simplement ?

Mais ça ne va jamais désengorger madame puisque la demande est à hauteur de 3 %. Ça ne va rien désengorger. Ça va mettre beaucoup de moyens sur un petit nombre d’accouchements alors que là où il y a besoin de gros moyens humains on ne les mettra pas.
Donc je préférerais que plutôt qu’on utilise des sages-femmes pour faire 150 accouchements par an ce qui est prévu dans les maisons de naissance, on rajoute ces moyens dans les endroits où y a beaucoup d’accouchements pour que les pépins… si vous voulez pour qu’on ait des pépins dans les maternités qui font beaucoup d’accouchements et des lieux d’accouchements physiologiques avec beaucoup de sages-femmes pour très peu d’accouchements ne me parait pas raisonnable, en tout cas ça va contre l’égalité des femmes entre elles.

En maison de naissance, le ratio serait d'environ 50 accouchements par sage-femme et par an. Mais il ne s'agit pas que d'accouchement. L'accompagnement global, c'est aussi le suivi médical, la préparation à la naissance, le suivi postnatal à domicile.
On compte en France environ 20 000 sages-femmes pour 800 000 naissances, soit une sage-femme "utilisée" pour 40 accouchements... 

Une dernière question puisque c’est un argument aussi pour cette proposition de loi, c’est le coût. On nous dit que l’accouchement dans ces lieux reviendrait moins cher qu’à l’hôpital, c’est vrai ou faux professeur Nisand ?

C’est une tromperie madame, c’est une tromperie. Quand on regarde les salles d’accouchement aujourd’hui, on a fait, tout le monde a fait des efforts pour que l’argent public soit utilisé correctement. Dire qu’avec 2 ou 3 sages-femmes (rires) on va faire 150 naissances là où on en fait 4000 par ailleurs je veux bien qu’on m’explique que ça va couter moins cher mais ça va couter bien plus cher et en plus ce sont des endroits ou en cas de douleur extrême on ne pourra pas faire de péridurale. Dans la maison de naissance de Strasbourg, 35 % des femmes qui avaient l’intention d’accoucher en maison de naissance finissent par demander, malgré l’acupuncture, malgré l’analgésie qu’on y fait, d’être transférées dans la pièce d’à côté pour bénéficier d’une péridurale.

Cela coutera moins cher et les transferts pour péridurale seront bien inférieurs.
Notre problématique est justement d'avoir l'occasion de le démontrer.
Rappelons que la proposition de loi ne concernerait au maximum qu'une dizaine de sites.
Il ne s'agit pas de révolutionner l'obstétrique française mais d'entrouvrir la porte à une expérimentation...

Le seul point positif est que le reproche d'une moindre sécurité semble abandonnné. Une récente étude le démontre - à nouveau ! - cette thèse ne tient pas.

En dehors de notre supposée lutte pour les chefferies, le seul argument multimartelé est l'absence de recours à la péridurale. Les sages-femmes seraient donc assez malhonnêtes pour taire cette information, les femmes assez stupides pour ne pas les interroger et les maternités assez perverses pour refuser le transfert en cas de besoin ? 

Prétendre défendre la cause des femmes en niant leur droit à décider pour elles-mêmes me semble un exercice périlleux.

Merci beaucoup professeur Israël Nisand pour ces explications.

 

 

Une petite étude présentant les résultats de maisons de naissance suisses (l'une d'elles se nomme "Dix lunes" mais aucun rapport avec le blog) 

 

 

*Y a-t-il des grossesses et des accouchements à bas risque ? C. Colmant a,b, R. Frydman a, Gynécologie Obstétrique & Fertilité 37 (2009) 195–199

 

©Photo

 

 

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7 janvier 2013

Coup de projecteur

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Des articles et forums lus sur le net, les témoignages de mes consoeurs, certains commentaires du blog, des questions posées par le biais de "contactez l'auteur", des échanges mails, et le presque quotidien du cabinet ... une convergence d'éléments démontrant la méconnaissance de notre métier.

La sage-femme cette inconnue… 

La sage-femme est la professionnelle de santé pouvant prendre en charge l’ensemble des événements physiologiques (normaux) de la maternité et du suivi gynécologique.

Maternité : suivi médical de la grossesse, préparation à la naissance, accouchement, suivi postnatal, allaitement, rééducation périnéale.

Gynécologie : suivi annuel, frottis, prescription de contraception (y compris pose d'implant et de dispositif intra utérin). 

En cas de pathologie, la sage-femme collabore avec le médecin spécialiste pour la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement, lui passe le relais pour le suivi gynécologique.

La France compte 20000 sages–femmes en exercice. Elles exercent majoritairement au sein des maternités, mais aussi en cabinet libéral et en PMI.

 

En libéral, elles assurent tout ou partie des activités suivantes : consultation de grossesse et postnatale, préparation à la naissance, suivi au retour à domicile, suivi de l’allaitement, consultation nourrisson (suivi staturo pondéral), rééducation périnéale, échographie, suivi gynécologique (et, sur prescription d’un médecin, surveillance d’une grossesse qualifiée de pathologique).

Certaines de ces sages-femmes proposent un accompagnement global de la naissance : présentes du pré au postnatal, elles vous assistent lors de votre accouchement, que ce soit à domicile ou en plateau technique (au sein d’une maternité mais en toute autonomie)

Il y a 4000 sages-femmes libérales, donc forcément une pas trop loin de chez vous. Pensez à la contacter pour votre suivi gynécologique et dès que vous avez un projet de grossesse...

 

En maternité, vous aurez - très ! - souvent affaire aux sages-femmes. Elles assurent une partie des consultations, des échographies, la préparation à la naissance, sont les praticiennes qui vous prennent en charge au quotidien en cas d’hospitalisation pendant la grossesse, tout au long de votre accouchement et pendant votre séjour postnatal.

 

Elles sont aussi présentes dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI) pour accompagner les femmes enceintes dont la grossesse nécessite, pour des raisons médicales, sociales ou psychologiques, une présence rapprochée.

Certaines exercent dans les centres de procréation médicalement assistée.

Enfin, vous trouverez des sages-femmes dans les centres d’orthogénie, pour assurer les consultations de contraception et pour accompagner les IVG.

 

Vous avez donc de très nombreuses raisons d'avoir affaire à une sage-femme. Pourtant, les jeunes diplômées peinent à trouver leur place.

Certains cabinets libéraux ont du mal à exister, faute d'agenda suffisamment rempli. A l'inverse, du fait de la diminution des postes, les sages-femmes salariées sont débordées et constatent chaque jour la dégradation de la qualité de leurs prises en charge. Il est demandé à chacune d’en faire toujours plus avec moins. Ce toujours plus se fait forcément au dépend de la qualité des soins, de l’attention portée à chacune.

 

Comment agir ?

- pour les libérales, le principal obstacle est la méconnaissance de leur champ de compétences. La sécurité sociale promettait en 2007 une mise en avant de leur profession. Nous l’attendons toujours. Faisons le ensemble grâce à la magie des réseaux sociaux !

- pour les salariées, les directions des établissements négligent leur surbooking quotidien. La pénurie n’est pas encore à un point tel que la sécurité soit en cause (quoique...) mais "la mère et l’enfant vont bien" n’est qu’un minimum, nécessaire mais pas suffisant ! Il faut que de nouveaux postes soient ouverts. Ecrivez, témoignez, dénoncez ce qui ne doit plus être.

 

Faites circuler très largement cet article autour de vous. Demandez à vos contacts de le relayer.
Faites mieux connaître ce métier dédié à la santé des femmes !

 

Edit du 9/01 : UN GRAND MERCI A TOUS. Ce billet a été largement relayé. Il reste cependant une possibilité qui n'a pas été assez exploitée, l'envoi par mail, qui permet de faire circuler l'info auprès d'un autre public que celui de FB ou twitter. Y a juste à cliquer sur la petite enveloppe, là, tout en bas à gauche... Je compte encore sur vous !

 

Pour aller plus loin

- Rôle des sages femmes dans le système de soin (rapport de la cour des comptes septembre 2011) 

- Une plaquette d'information restée confidentielle. A diffuser largement !

- Quelles sont les compétences générales de la sage-femme (site du conseil de l'ordre)

- Sur ce blog, "Sage-femme mode d'emploi", "Résister"

 

 ©Photo  A is for Angie

 

1 avril 2012

Pas de fumet sans feu

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Cet article paru le 29 mars dans le Monde a fait du bruit dans le landerneau des sages-femmes. Ces propos évidemment mal compris et mal interprétés les avaient quelque peu révoltées.

Odile Buisson a souhaité préciser sa pensée :

En aucun cas, je n'ai souhaité  porter atteinte, ni à la profession de sage-femme, ni à l'autonomie des femmes.

Loin de toute position corporatiste, je souhaitais alerter sur les difficultés d’accès à la contraception et au suivi de prévention, pourtant gages de la sécurité sanitaire des femmes françaises. Cette fonction, longtemps tenue par des gynécologues médicaux aux compétences sous employées, est sans aucun doute du ressort des sages-femmes (comme des médecins généralistes). Examen gynécologique, bilans biologiques et frottis cervico-vaginal sont en effet des pratiques banales pour les sages-femmes puisqu'elles s’inscrivent très habituellement dans le cadre du suivi de grossesse. 

En aucun cas, je ne suggèrais que les sages-femmes outrepassent leurs compétences. Elles réalisent lors de leurs consultations un interrogatoire soigneux permettant de dépister les éventuels facteurs de risques; si tel est le cas, elles réadressent les patientes vers le médecin. Ce temps consacré au dépistage et à l’information est autant de temps libéré pour les consultations déjà chargées des spécialistes.

Par ailleurs, attribuer la longévité des françaises à l'existence de notre spécialité était un raccourci hasardeux. Rien ne permet de démontrer la corrélation entre ces deux facteurs. Pour preuve, la gynécologie médicale est très peu présente en Espagne et l'espérance de vie des espagnoles est pourtant supérieure à celle des françaises.

Comme je le soulignais, les femmes sont des citoyennes à part entière. Chacune d'elle est en droit de choisir d'être suivie par une sage-femme ou un médecin, d'accoucher avec ou sans péridurale, d'allaiter ou non son enfant. Ces décisions lui appartiennent pleinement. Et notre role de soignant n'est ni d'influencer, ni de dénigrer leur choix mais de les accompagner.

Je m’attache comme l’ensemble des praticiens médicaux, à exercer au sein d’un réseau où tous les acteurs de la santé se complètent et se coordonnent, dans le souci partagé de répondre aux attentes et aux besoins des citoyennes de première classe que sont les femmes…

En ce dimanche premier avril, je remercie Odile Buisson d'avoir pris le temps de cette salutaire mise au point.

 

PS : pour celles et ceux qui douteraient  de la véracité des paroles rapportées, je vous renvoie à la date de publication et à l'illustration de ce billet...

PS bis : on me rapporte aujourd'hui que certains s'interrogent encore sur la réalité de ces propos. Je confirme donc le message implicite du PS précédent : poisson d'avril !!!


Quand l'article d'Odile Buisson est paru, nous avons été nombreux(ses) à réagir. Très vite, au fil d'échanges sur Twitter, est venue l'idée d'une réponse groupée. 

Ce texte s'inscrit dans une démarche partagée avec la Poule Pondeuse et Souristine  ; chaque texte est individuel et rédigé en fonction de nos sensibilités personnelles. 
Néanmoins, femmes, médecin, sage-femme, nous partageons toutes une certaine idée de ce que pourrait (devrait?) être le suivi des femmes et la prise en charge de la naissance en France.


 

 

7 février 2012

Assimilé

 

5687574949_dc775e7b48_zElle est sage-femme, il exerce un métier très éloigné des contingences médicales et féminines. Ils habitent dans un petit bourg de province, quelques milliers d'âmes, une église, une école, un marché... Résidant là-bas depuis plusieurs années, tous les deux très actifs dans le réseau associatif, leurs enfants scolarisés dans la commune, ils connaissent tout le monde et tout le monde les connait.

Après avoir fait de nombreux remplacements dans les villes environnantes, elle décide de s'intaller comme sage-femme libérale dans son village. Déjà appréciée en tant que voisine, les femmes s'adressent à elle en confiance et très rapidement son cabinet ne désemplit plus.

En ville, elle retrouvait son anonymat dès la fin de ses consultations. Ici, c'est une toute autre histoire. Elle croise avec plaisir ses "patientes" à la sortie de l'école, prend des nouvelles du dernier-né, s'habitue à donner quelques conseils au hasard d'une rencontre à la boulangerie...

Lui découvre un nouveau statut. Identifié comme le "mari de la sage-femme", il se retrouve à recevoir certaines confidences dont il se serait bien passé. La dernière en date l'a laissé pantois. Il raconte mi amusé, mi gêné, comment cette dame un peu âgée l'a alpagué au marché devant l'étal des primeurs pour lui annoncer "Faudra que je vienne voir vot' dame, parce que quand j' tousse, j' fais des gouttes dans ma culotte."


©Photo

 

6 janvier 2012

Pas touche !

3458656069_18418e186bDe passage à la maternité, une de mes collègues et amies m’interpelle, elle souhaite me parler d’une patiente… Nous nous éloignons un peu du brouhaha des "transmissions" accompagnant le changement de garde.
Elle m’interroge sur une jeune femme dont j’ai suivi la grossesse
«- Elle était comment ?
 - Euh, comment ça comment ? Elle était… normale ! Mais pourquoi ta question ? »

Présente à l'accouchement, elle a accompagné longuement cette mère qui ne souhaitait pas de péridurale.
Postures, étirements, bain… La dilatation avance tranquillement. Puis le travail change de cadence, les contractions s'intensifient. La mère se plaint de son dos. Espérant la soulager, la sage-femme commence à la masser.
Un cri « Ne me touchez pas ! » interrompt son geste.
Pensant que son massage n’est pas adapté, elle tente, avant la prochaine contraction, de savoir comment procéder « Plus fort ?  Moins fort ? Plus haut ? Plus  bas ? ».
Mais la jeune femme se fâche «Ne me touchez pas, pas du tout, ni là ni ailleurs !»

Elle se plie évidemment à son désir, restreint les examens au strict minimum et se limite à guider de quelques mots la phase de poussée. Le bébé naît sans autre intervention de sa part. C’est la mère qui l’accueille dans ses mains.

Après la naissance, elle est chaleureusement remerciée par les parents. Mais elle reste préoccupée  - quelle maladresse a-t-elle commise pour se faire ainsi repousser ? - et me charge de transmettre sa question.

Lors du suivi post natal, la mère revient sur son accouchement. Elle en garde un merveilleux souvenir et évoque l’accompagnement de la sage-femme, très à l’écoute, très présente, respectueuse, en un mot  parfaite … 
Je m'autorise à glisser :
«- Tu lui as dit que tu ne voulais pas qu'elle te touche ?  
- Ah oui, je lui ai dit ça. Elle me tenait la main, elle me massait le dos, elle caressait mon bras et moi je ne supportais pas…
- Pour ton premier, la sage-femme ne te touchait pas ?
- Ah si, c’était pareil,  MAIS J'AVAIS PAS OSE LE DIRE ! »  
 


Cette histoire m’est revenue après  la lecture d’un billet de Jaddo. Lors des échanges qui ont suivis (sur Twitter), je soulignais combien souvent les sages-femmes sont dans cette présence très physique.
L’accouchement court-circuite les mots. L‘échange avec une femme en plein travail - et sans péridurale - passe bien moins par la parole que le regard, le souffle et le toucher ;  main posée, main tenue, massage… Cette façon d'être avec les femmes m'est restée coutumière, même en dehors de l'accouchement.

Et du coup, je m'interroge sur mon possible envahissement...




En ce début d'année, je tente un autre mode de communication en créant un compte FB "Dix lunes et un peu plus". Le moyen de partager plus d'informations et d'aborder aussi d'autres sujets qui me tiennent à coeur (droit des femmes, accès aux soins, politique de santé...)

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21 novembre 2011

Soumettre

 

Juin 79. J'obtiens le saint-papier. Le diplôme d'état qui m’est remis avec toute la solennité requise vient me libérer de mes entraves.

L'école de sage-femme portait bien son nom ; nous étions des "élèves", n’ayant pas droit au statut plus valorisant d'étudiant... Fallait piquer des tickets aux copains de fac pour pouvoir manger au resto-U. Vingt-deux élèves donc dans ma promotion dont un petit tiers rapidement catalogué rebelle après une timide grève protestant contre les conditions de stages hospitaliers où nous étions corvéables à merci. Toutes nos années d'études, cette mauvaise réputation nous poursuivra.

C'est peu dire que j’étais soulagée de quitter ce système infantilisant, exigeant une soumission sans faille, interdisant toute velléité critique.

Quelques semaines avant la fin de mes études, on me laisse miroiter un poste au centre hospitalier ; pas si rebelle que ça, la perspective d'une embauche m'évitant de bousculer ma vie personnelle par un déménagement me séduit. L'une des sages-femmes est en arrêt maladie. Pour prouver ma volonté d'intégrer le service, la surveillante me demande d'assurer son remplacement. Mes horaires sont bien supérieurs aux horaires officiels de stage, et bien évidemment bénévoles puisque je ne suis toujours qu'une élève. Corvéable jusqu'au bout car, quand je postule officiellement à la fin de ce remplacement, je suis recalée. Le service n' a rien à me reprocher mais l'on me rappelle ma "réputation de rebelle"  ! 
Je n'ai compris que plus tard l'immense chance d'avoir ainsi échappé au rouleau compresseur hospitalier.

Eté 79, en prenant mon premier poste dans une petite maternité à 300 km de là, je change de monde… 

Automne 79, revenue passer quelques jours dans la ville de mes études, je fais un petit tour au CHU à l’heure de la relève. Je voudrais partager un peu de mes premières expériences professionnelles avec mes anciennes collègues. L'une d'elle est là, qui faisait elle aussi partie des rebelles...

La porte du bureau des sages-femmes est ouverte. Elle est assise à la table, de dos et semble plongée dans la lecture des dossiers. Je me réjouis d'aller la surprendre. En faisant les quelques pas qui nous séparent, je remarque le prétentieux manteau de - fausse ?-  fourrure posé sur le dos de sa chaise.
En retrait, j’observe son index manucuré tourner avec élégance les pages d'un quelconque magazine féminin. Puis elle relève la tête, désigne de ce même index les étudiantes présentes chacune à leur tour en leur distribuant les tâches. Le ton impératif ne tolère pas la contradiction. Des consignes sèches et brèves ; pas d’espace pour les questions, les explications... Il ne s'agit pas de former mais de se décharger au maximum sur les "élèves" du travail du service. A leur tour d’être intensément corvéables.
Nos retrouvailles sont de courte durée. Je m’enfuis.

Cette scène m'est revenue lors d'une conversation avec une jeune femme ayant repris des études de sage-femme après plusieurs années d’exercice professionnel dans un tout autre domaine. Elle pensait son expérience et sa maturité comme des atouts. Son premier stage vient de lui démontrer le contraire... Comme il y a trente ans, on attend d'elle docilité et soumission. Comme il y a trente ans, le petit sadisme ordinaire s'exerce, se gardant bien de lui donner les codes de ce nouvel univers pour lui reprocher ensuite de ne pas les respecter.
Au dernier jour du stage, on l'abreuve de remarques à la fois tardives et négatives sans aucun mot encourageant sur les quatre semaines écoulées. Il lui faut courber l'échine.

Encore quatre ans.

 

8 novembre 2011

Austérité

 

La semaine dernière, le 13 h de France 2 célébrait la naissance du sept milliardième être humain en diffusant "Carnets roses", feuilleton consacré à la maternité des Bluets. Quelques couples suivis durant tout leur séjour, de l’attente de la naissance au presque départ, de l'information sur l'allaitement au premier bain du nouveau-né.
Un reportage se voulant proche de la réalité quotidienne, un peu plombé par les commentaires trop présents d’une journaliste se hasardant à d’obscures envolées lyriques «Ce petit être qui se déploie un peu gluant, un peu étrange ; dans quelques heures ce sera tout simplement un enfant »...

Les soignants interrogés, fidèles à l’histoire de cette maternité, apparaissent sincèrement préoccupés par le bien être des familles.

Mais l'essentiel est à entendre dans les quelques phrases de Virginie Gossez, sage-femme, dénonçant l'insidieuse violence du manque de temps et de disponibilité. L'équipe se sent maltraitante, les parents peuvent se sentir maltraités.

Le plan d'austérité cher à certains de nos politiques s'applique déjà à la naissance. Il faut faire plus avec moins -moins de personnel, de temps, de durée de séjour- pour faire soi-disant moins cher. C''est oublier que la physiologie se préserve, que la pathologie se prévient. A l'humanité empêchée de nos prises en charge se substituent des techniques onéreuses et des actes - et donc des coûts - supplémentaires.

Mais on ne peut réduire le rôle des maternités à l'extraction d'enfants du ventre de leur mère préservant la bonne santé physique des deux protagonistes. Je l'évoquais ici il y a plus d'un an, les Bluets - et d'autres - tirent la sonnette d'alarme. C'est tout au long de la grossesse, dans les heures de l'accouchement, dans les premiers jours avec un tout-petit que se construit le socle d'une famille. Augmenter la charge de travail, c'est contraindre les équipes à se centrer sur l'acte médical en abandonnant toute velléité d''accompagnement.

C'est le devenir de nos enfants que nous hypothéquons ainsi.

 

 

3 novembre 2011

Catharsis, épisode 2

 

C'est une joyeuse tablée de sages-femmes, terminant leur journée de congrès dans une brasserie. Après de très sérieux débats portant entre autres sujets sur les difficultés diagnostiques  - où j’ai encore une fois tenté de prendre de la distance en racontant ma mésaventure - la fin du repas (et la fin de nos bières) sonne le temps d’échanges plus légers.

Chacun y va de son anecdote, une histoire en entrainant une autre. Chaque récit, abondamment ponctué de gestes et de mimiques pour en parfaire le réalisme se termine dans un éclat de rire général. Solidarité clanique oblige, les médecins sont à la fête.

Ainsi ce futur père appelant la maternité pour annoncer l’arrivée de sa femme en précisant "Je suis médecin, je l’ai examinée, elle est entre deux et dix".

Cette femme présentant quelques modestes saignements adressée par son médecin traitant dûment munie d’un courrier annonçant une fausse couche...  et des dernières règles datant de 28 jours !

Cette "entrée" au bébé trop pressé en train d'accoucher dans les toilettes. Quand nous la rejoignons, son compagnon nous accueille par cette phrase "Ne vous inquiétez pas, surtout ne vous inquiétez pas, je suis médecin ! ".

Enfin, cette femme en fin de grossesse amenée par le Samu. Le médecin qui l’accompagne déclare avec assurance "Je l’ai examinée, vous pouvez me croire, ça ne va pas trainer ! ". La dame rentrera chez elle peu après. Elle n’est pas en travail.

Une des sages-femmes m’adresse alors un clin d’œil appuyé et lance … "et ce soir, dans un autre restaurant, un médecin raconte hilare à ses collègues du Samu qu’un jour, une sage-femme l’a appelé pour une femme à dilatation complète et que finalement…."

L'explosion de rire qui a secoué notre table a un instant interrompu l’ensemble des conversations du restaurant.

Je crois que je suis guérie.

 

 

2 novembre 2011

Catharsis, épisode 1

 

Son passé douloureux et son quotidien difficile mobilisent plusieurs soignants et acteurs sociaux. Elle est voisine de notre cabinet, très paumée, très anxieuse et très enceinte.

Bien qu'ayant déjà l'expérience de la maternité, elle peine à interpréter les différents signaux de son corps. Plusieurs fois déjà, elle a appelé à l’aide, angoissée par ce qu'elle ressentait ; plusieurs fois, l’une de nous s’est déplacée et l'a rassurée. Cette fois là, elle est dans son dernier mois de grossesse et sa mise en travail n’est plus ni inquiétante, ni improbable.

Elle décrit divers symptômes pouvant évoquer le début de l'accouchement. Elle est comme toujours extrêmement inquiète et me demande de passer immédiatement. Ma proposition d’aller consulter à la maternité tombe à plat. C’est trop loin, trop compliqué. Elle ne conduit pas et personne ne peut l’emmener.

Un peu lassée de ses appels récurrents, un peu débordée par les rendez-vous au cabinet, je lui demande de se déplacer. Nous déciderons ensuite ensemble de ce qu’il convient de faire.

Elle arrive peu après, présentant tous les signes évidents d’un travail efficace et rapide. Sa posture et son souffle révèlent des contractions fréquentes et assez puissantes pour interrompre ses quelques mots d’explication.

Je me sens honteuse de ne pas l’avoir vraiment crue.

Connaissant son parcours, l’idée d’un accouchement au cabinet me séduit modérément… elle aussi qui me parle de péridurale. J’aimerais l’examiner rapidement pour savoir ce qu'il en est. Elle commence à se déshabiller mais une contraction survient. Elle crie "ça pousse!" et veut se précipiter vers les toilettes, prête à traverser fesses à l’air la salle d’attente où patiente le couple qui avait rendez-vous.
Cette totale indifférence à ce qui l'entoure me confirme que son travail est bien avancé.

Je la rattrape de justesse en expliquant que je préfère d’abord m'assurer que ce n’est pas son bébé qui pousse ainsi. Persuadée de l’imminence de la naissance, je monte le chauffage de la salle à fond.
J’ai le plus grand mal à l’examiner, elle se crispe, repousse ma main, ferme les jambes, recule le bassin… j’argumente. Dans les quelques secondes qu’elle m’accorde finalement, je perçois un col presque totalement dilaté, une poche des eaux bombante mais une tête encore haute.
Elle a le temps de rejoindre la maternité.

Cette annonce la rassure et l'apaise. Je l’aide à se revêtir, l’accompagne vers les toilettes et profite de ce court temps pour organiser son transfert.
Appel rapide aux ambulances voisines ; personne n’est disponible immédiatement. L’accouchement n’est pas vraiment imminent mais je ne veux pas tenter le diable et me résous à contacter le Samu. Quelques questions basiques et l’on me passe le médecin régulateur. Afin de décider d'envoyer ou pas une équipe pédiatrique, il m'interroge sur la probabilité d'une naissance avant l'arrivée à l’hôpital. Je pense que l'on a juste le temps du transfert. « Je vous fais confiance, vous connaissez votre boulot » dit-il gentiment en raccrochant.

Encore au téléphone, je la vois sortir des toilettes et rejoindre la salle de consultation. Revenue auprès d’elle pour expliquer ce qui va se passer, quelque chose m’alerte, son attitude ne correspond pas, ne correspond plus. Je souhaite la réexaminer… Elle est plus calme, tolère mieux l’examen et immédiatement, je réalise mon erreur ; elle n’est pas en travail !

L’adrénaline m’envahit.
La dernière phrase prononcée par le médecin régulateur résonne ...
Cœur battant, langue pâteuse, toute salive asséchée, je rappelle le Samu pour annuler l’ambulance. Le numéro sonne longuement occupé. Quand je parviens enfin à les joindre, le ton du même médecin régulateur est plus que sec. L’ambulance est sur le point d’arriver, il me laisse le soin de les prévenir moi-même.

Je boirai donc le calice jusqu’à la lie en allant les accueillir sur le parking du cabinet pour m"excuser très platement de ma fausse alerte. Ils se montrent charmants, ne jugeant sans doute pas utile d’ajouter à mon évident malaise.

Etonnamment, elle accueille la nouvelle de mon erreur diagnostique sans trop de surprise. Repartie tranquillisée, mais un peu déçue - on le serait à moins  ! - elle accouchera plusieurs jours plus tard.

Cette histoire m’a hantée longtemps, me faisant douter totalement de mes compétences, de mon choix professionnel. Comment pouvais-je me prétendre sage-femme si je n’étais même plus capable d’évaluer une dilatation ? J’ai harcelé des collègues et amies pour raconter, décortiquer, tenter de comprendre et de me rassurer... un peu.

Le temps a fait son office. Le souvenir est devenu moins aigu.
Un jour enfin la blessure encore ouverte s'est refermée...

A suivre

 


28 octobre 2011

Tééééélé, ton univers impitoyâââââble

 

Hier, au magazine de la santé la chronique de Magali Cotard intitulée "Accoucher où je veux, comme je veux" s'annonçait ainsi "Une tendance qui gagne du terrain dans certains pays anglo-saxons".
Françaises, sachez-le vous n'êtes pas concernées !

Tu parles d'une chronique.

Premier sujet, Marni Kotak, une américaine qui a souhaité faire de son accouchement une "performance". Commentaires et gloussements très "premier degré" accompagnent les images des créations plastiques de l'artiste. Pourtant, la fonction de l'art contemporain n'est-elle pas d'interpeller, même au risque de choquer? Vivre les dernières semaines de la grossesse puis la naissance dans une galerie d'art est un acte provoquant qui ne peut être réduit à un simple exhibitionnisme... Mais surtout, il n'illustre en rien le sujet annoncé.

On enchaine avec Nancy Salgueiro , canadienne qui a filmé et diffusé en direct sur le net son accouchement à la maison pour partager l'évidente simplicité d'une naissance physiologique. On se rapproche du thème promis mais nous aurions pu nous passer des commentaires "A 2h30 elle va encore bien - petit sourire entendu... -  29 minutes plus tard elle va un petit peu moins bien - genre : fallait s'y attendre hein ! - et à 3h18 le bébé naît en une poussée ". Ben, pas mal non ?  Comme cela doit finalement apparaître trop simple, les journalistes sur le plateau insistent sur "l'attente angoissante" du premier cri.

Vient ensuite la dramatique histoire de Janet Fraser (voir ce billet de la Poule Pondeuse), militante australienne de l'accouchement "non assisté", c'est à dire sans aucun accompagnement médical.
Pour son troisième enfant, elle a choisi de ne pas faire suivre sa grossesse et d'accoucher sans sage-femme. Son bébé est mort, "privé d'oxygène" - sûrement pas à cause du cordon autour du cou ainsi que le suggère Marina Carrere d'Encausse... qui évoquera plus tard dans l'émission "la rupture d'utérus avec hémorragie massive"  (complication plus qu'exceptionnelle liée à un accouchement particulièrement difficile ) pour justifier la nécessité d'accoucher à proximité d'un bloc opératoire.

Retour plateau : "Le problème avec tous ces accouchements à la maison, c'est d'assurer la sécurité de la mère et de l'enfant". Ce qui permet d'enchainer joyeusement sur les risques d'une naissance à domicile. Accoucher avec ou sans sage-femme, avec ou sans suivi de la grossesse, c'est donc du pareil au même...

Magali Cotard cite des données statistiques pour une naissance "sans entourage médical""Ce qui est assez étonnant, souligne t-elle, c'est qu'a priori pour les mamans il n'y a pas plus de risque. Cela s'explique très certainement parce qu'elles sont en bonne santé" - il me semblait même que c'était un critère indispensable pour envisager une naissance à la maison... - "mais pour les bébés, les risques de décès seraient multipliés par trois" !  Allusion à la trop fameuse étude de Wax que j'avais déjà critiquée et dont les nombreux biais ne sont plus à démontrer.

Mais pourquoi se priver d'utiliser des données erronées puisqu'elles sont politiquement correctes...

Pour finir dans le très politiquement correct, on enchaîne sur un appel à la solidarité, non sans s'étonner que ce que les nanties refusent ici - comprendre la sécurité d'une naissance hospitalière - manque cruellement aux africaines démunies. Magali relaye donc l'appel d'une ONG qui souhaite réduire de 25 % la mortalité maternelle en Afrique, en formant 30 000 sages-femmes.

Tiens, subitement, les sages-femmes sont redevenues un gage de sécurité...

Il ne sera pas dit que cette triste chronique était totalement inutile : allez parrainer une sage-femme !

 

 

 

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